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Au secours Ségolène revient !
26 mars 2019

L’intermède de l’improbable Zénith Septembre 2OO8

L’intermède de l’improbable Zénith

 

Septembre 2OO8 : Show Zénith elle avait convié militants et sympathisants socialistes au Zénith de Paris pour un Concert de la fraternité. Entre Hervé Vilard, les rappeurs Neg'Marrons et le rock de Trust, les participants ont eu droit au show déroutant d'une "Ségo" new look. C'était un show improbable, un mélange de stand-up, de meeting et de concerts, dignes de la fête de l'Humanité. Samedi soir, au Zénith, elle avançait sur scène, les mains dans le dos, en jean et tunique bleue, les cheveux ondulés pour la faire paraître plus jeune, exaltée. Plus star que jamais...Tous les moyens sont bons pour elle pour attirer l’attention des médias. Quitte à obtenir parfaitement l’inverse de l’effet recherché. Show insensé, chevelure vaporeuse, déjantée. On dirait une vieille hippie revenu de Katmandou et adopte du love and peace . Cela existe depuis plusieurs années aux Etats Unis : c’est le télé- évangélisme. En salle de presse, flottait un air de surprise, voire de perplexité. Comment qualifier cet événement? Qu'en penser? Un reporter: " On a dépassé les limites. Ce n'est plus de la politique ". Un autre: " Elle a avalé quelque chose? " Coup de fil d'un confrère: " Je l'ai vue à la télé, elle est vraiment belle..." 

Vers 21h, je demandais un décryptage à un membre du cabinet de l'ex-candidate à la présidentielle: " Cette façon de s'adresser à la foule est-elle influencée par ce que fait Obama?N" Réponse: " Non, regardez bien Obama: c'est lui qui s'est inspiré de la façon dont elle fait de la politique : une autre approche de la relation au public, des salles où les militants sont parfois en cercle, etc..." Ah bon... Toujours la même simplicité »…. Ce candidat démocrate qui avait snobé le PS lors de l'étape parisienne de sa tournée européenne, cet été, visionnerait donc les vidéos de la présidente de la région Poitou-Charentes? Lui qui n'avait pas envoyé d'invitations aux socialistes français pour assister à la convention démocrate à Denver, à la fin d'août? 

De leur côté, les photographes immortalisaient cette soirée pas comme les autres. Au début du spectacle, ils étaient pourtant sortis exaspérés du Zénith, menaçant de ne pas couvrir l'événement. Installés au dernier rang, sur sa consigne car elle ne voulait pas de haie de caméras devant la scène. Les photographes se sentant parqués. Privés de leur liberté de travailler librement. AG à l 'extérieur. Négociations. Finalement, ils obtenaient de pouvoir faire des clichés de partout, sauf depuis la fosse. Drôle de " meeting ". Devant ses partisans réunis pour ce concert parisien, l'ex-candidate socialiste, qui a changé de look et de gestuelle, a voulu délivrer un message d'espoir. « Je suis là aujourd'hui, je serai là demain. Rien ne me fera reculer sur ce chemin que j'ai choisi et sur lequel nous marchons ensemble ».  Et de déclamer lentement devant le public, comme possédée, « Fraternité…. ! Fraternité !.... Fraternité !... » puis un long silence et à nouveau ma même litanie comme dans un show télé-évangéliste.

Une candidate qui avait visiblement travaillé ce rassemblement. Tunique bleue, jeans, cheveux ondulés, mais aussi gestuelle plus relâchée que d'habitude, Elle était équipée d'un micro-cravate sans fil, a arpenté la scène du Zénith pour un discours de 45 minutes qui tranchait avec ses postures figées de 2007. Devant 4.000 de ses supporters, la présidente de la région Poitou-Charentes, souriante, parfois même éclatant de rire, a largement mis en avant les « trois années de combats et d'épreuves » qu'elle a vécu depuis la primaire socialiste. « Il y a eu la riante primaire, la courtoise présidentielle, les gentils coups bas, les tendres attaques, les doux cambriolages, les amicales pressions et les charmantes épreuves personnelles (...) certains qui s'éloignent gaiement, d'autres qui trahissent avec grâce, d'autres encore qui méprisent coquettement », a t’elle résumé  Elle a notamment dénoncé les « porte-flingues » de l'Elysée, une allusion aux responsables de l'UMP qui avaient multiplié les piques contre elles lorsque son appartement a été cambriolé. Ses camarades socialistes n'ont pas été oubliés, qui lui « intimaient l'ordre » de ne pas faire la fête en cette période de crise financière.

Mais, a-t-elle assuré, qui se présente toujours en « femme debout », « jamais je n'ai mis un genou à terre. Jamais je n'ai songé à abandonner » durant ces « épreuves ». Qui lui ont appris une chose : « il faut savoir perdre sans amertume pour pouvoir un jour gagner sans triomphalisme ».L'épreuve à venir, celle du Congrès de Reims, l'ex-candidate a en revanche choisi de ne pas l'aborder samedi soir. « Ce n'est pas une réunion de courant, pas une assemblée générale interne », expliquait Vincent Peillon, l'un des membres de sa garde rapprochée. « On est là pour faire la fête ensemble ». Les dignitaires du PS avaient d'ailleurs tous été invités, même si aucun n'est venu. Parcourant la scène du Zénith, elle a évoqué sa volonté de construire une « autre France » que celle de Nicolas Sarkozy, dont elle n'a jamais cité le nom, mais qui selon elle est celle de ces « millions de travailleurs pauvres », ces « petits retraités qui se demandent s'il faut faire un repas à midi ou le soir », ces « enfants des cités qui demandent ‘pourquoi ils ne nous aiment pas '», ou les salariés de Renault victimes de 6.000 suppressions d'emplois.

Pour l’occasion, comme toujours, toutes les photos ont été retouchées. Voici quelques-unes des interventions effectuées à coup de pinceau magique : assombrissement de la chevelure et de la veste pour mieux faire ressortir, par contraste, la luminosité du visage et l’intensité du regard ; effacement d’une mèche rebelle en haut à droite afin de ne pas perturber l’ovale du visage ; rehaussement des commissures des lèvres, histoire de rendre le sourire plus ample et plus sincère ; déplacement de l’encolure de la robe  vers le bas et rehaussage de l’épaule droite. Cette simple retouche au niveau de l’épaule donne l’impression d’une attitude plus portée vers l’avant. La silhouette s’en trouve affinée. La stature semble plus droite et plus… euh… présidentielle ; et évidemment, ce qui vous a sans doute le plus sauté aux yeux : un adoucissement des traits du visage très poussé – façon botox numérique injecté à des doses plus que raisonnables. Adieu fatigue, rides et traces du temps qui passe. Bonjour regard pétillant de madone extatique!

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