LE TORCHON BRÛLE DANS LA MAISON MÉLENCHON Par

LE TORCHON BRÛLE DANS LA MAISON MÉLENCHON

Par Jean-Louis HERVOIS

Dernier vestige d’une gauche en déconfiture, la France Insoumise se charge elle-même et à haute fréquence de saper les bases de sa propre autorité.

Dans la plus pure tradition gauchiste, les insoumis de l’insoumission officielle sortent la grosse artillerie quand il faut dézinguer leurs ex-meilleurs amis.

Dernier en date, le brûlot du politologue Thomas Guénolé, jusque-là candidat sur la liste européenne, n’accuse pas moins le parti d’être une dictature à la solde de son seul chef et du clan qui l’entoure.

Cette félonie attriste Jean-Luc Mélenchon qui s’est dit surpris. Chacun sait depuis longtemps que LFI pratique en son sommet une démocratie très dirigée et une transparence très approximative.

La répétition des “puputsch”, comme aurait dit Le Pen en son temps, semble indiquer que ça bouillonne fort sous le couvercle de plomb dont le chef Mélenchon a coiffé son parti. Qu’il se prenne pour la République à lui tout seul, soit. Mais ses sujets aimeraient sinon s’exprimer, au moins respirer.

Autre originalité empruntée à la gauche extrême, le parti ne se fait pas la même idée de la camaraderie. Guénolé est accusé de harcèlement sexuel, ce qui expliquerait pour certain.es qu’il dégoupille.

A LFI, comme ailleurs, affaires privées et combat politique feraient bon ménage, assez loin de l’exemplarité qu’on pourrait attendre d’une avant-garde de la révolution.

Il est vrai que la seule révolution en cours, celle des “gilets jaunes”, ignore parfaitement le grand tribun en dépit de déclarations enflammées pour le petit peuple en colère.

Dans un peu plus d’un mois pour les Européennes, les Français auront l’occasion de dire ce qu’ils comprennent des propositions des Insoumis défendues par une jeune femme qui entend siffler les bombes. Les prévisions sont mauvaises.

Il est vrai qu’elles sont catastrophiques pour la gauche dans son ensemble, ce qui ne peut que rassurer ceux qui craignent qu’un seul ne monopolise le leadership.

Des Insoumis au PS en cendres, des communistes aux Verts et sans oublier Hamon, tout le monde pourra ainsi prétendre qu’il sera un jour leur sauveur à tous.