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8 juillet 2019

Clémentine Autain lance son « big bang » : « Il

Clémentine Autain lance son « big bang » : « Il n’y a pas de caporalisation possible »

Avec sa camarade communiste Elsa Faucillon, la députée « insoumise » a lancé au Cirque Romanès son appel à un « big bang » de la gauche écologiste.

Par Rémy Dodet

Publié le 30 juin 2019 à 22h05

C’est un peu la naissance d’un pont. D’une passerelle entre les forces de gauche, le mouvement social et la société. C’est du moins l’idée que s’en fait Clémentine Autain. Après avoir livré une critique sévère de la ligne populiste et du style de Jean-Luc Mélenchon dans la foulée des élections européennes, la députée de La France insoumise a lancé ce dimanche, au Cirque Romanès à Paris, ce qui ressemble à un nouveau mouvement. Son nom : le « big bang ».

« Big bang de la gauche » : Clémentine Autain défie Jean-Luc Mélenchon

« Ceci n’est pas un cirque », commence-t-elle en riant. Devant un peu plus de 500 personnes rassemblées sous le chapiteau surchauffé, l’élue de Seine-Saint-Denis a appelé dans un discours combatif à construire une alternative au duel entre La République en Marche d’Emmanuel Macron et le Rassemblement national de Marine Le Pen. Mais dans une gauche laminée aux dernières européennes, où seuls les écologistes d’EELV ont surnagé avec leurs 3 millions de voix (13,48 %), la construction de cette alternative ne pourra se faire, dit-elle, qu’en respectant toutes les traditions de la gauche.

« Il n’y a pas de force hégémonique qui puisse dire “tout le monde derrière moi”. Il n’y a pas de caporalisation possible », affirme la députée Autain. La critique vise Jean-Luc Mélenchon bien sûr, qui a échoué dans sa tentative d’imposer l’hégémonie de La France insoumise sur toute la gauche. Mais aussi Yannick Jadot, aujourd’hui tenté de faire cavalier seul depuis sa percée aux européennes.

Sous le chapiteau, à deux pas de la Porte Maillot, on croise plusieurs figures de la gauche alternative : le leader du NPA Olivier Besancenot, la sénatrice EELV Esther Benbassa, le porte-parole de Generation·s Guillaume Balas ou encore l’ex-député socialiste Laurent Baumel. On croise aussi des représentants du mouvement social, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez ou la porte-parole d’Attac Aurélie Trouvé, mais aussi des intellectuels, les économistes Julia Cagé et Thomas Piketty, le philosophe Etienne Balibar, le politologue Paul Ariès.

Clémentine Autain : « Ce qui est en cause, c’est la ligne politique de La France insoumise »

A l’exception notable de Sergio Coronado, candidat aux dernières européennes, aucun élu ou cadre de La France insoumise n’avait en revanche fait le déplacement. Depuis qu’elle a critiqué dans « l’Obs » le style de Jean-Luc Mélenchon et sa ligne politique axée sur le clivage peuple-élites, Clémentine Autain est devenue l’ennemi intime des « insoumis ». Il y a quelques jours, un cadre de LFI tançait auprès de « l’Obs » :

« Clémentine est toujours dans l’incantation, elle a un agenda personnel, mais son big bang c’est du réchauffé. »

Dans une note de blog, Mélenchon a d’ailleurs déploré « une formule politique archaïque » : « Je suis en désaccord complet avec sa proposition de retour aux formules politiques du passé qui ont échoué. »

Quatennens, Autain, Ruffin et les autres… Les enfants terribles de Mélenchon

Clémentine Autain se défend pourtant d’exhumer de vieilles recettes. « On n’est pas là pour faire une union de la gauche à la papa, on veut créer des ponts », explique sa camarade communiste Elsa Faucillon. Minoritaires dans leurs partis, les deux quadragénaires ne veulent pas simplement « brandir » le mot gauche mais le « remplir », à l’heure où Jean-Luc Mélenchon ne se réfère plus à ce mot qu’il estime vidé de son sens. « Si on rompt avec la gauche, il faut dire avec quoi on rompt. Avec l’égalité ? avec la démocratie ? Avec la transition énergétique ? Ce n’est pas une affaire de tambouille, ce mot implique de se positionner sur le fond », assure Autain. Et d’asséner :

« Si on passe notre temps à s’insulter, c’est l’avenir qu’on insulte. »

A la rentrée, les deux élues lanceront une plateforme collaborative et organiseront trois réunions à Limoges, Montpellier et Rennes, consacrées chacune à une problématique : écologie, travail, démocratie. « Il faut des big bang partout », conclut Autain. Une assemblée générale de ce nouveau mouvement se tiendra en décembre.

 

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