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Au secours Ségolène revient !
15 juillet 2019

Ecotaxe, tarifs SNCF... La désinvolture de

Ecotaxe, tarifs SNCF... La désinvolture de Ségolène Royal, racontée par son ancien secrétaire d’Etat

Alain Vidalies, ancien secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche de 2014 à 2017, raconte dans un ouvrage les errements de sa ministre de tutelle

Il est rare qu’un ancien ministre prenne la plume après avoir quitté le pouvoir, dans un autre but que celui de servir une nouvelle ambition. Mais Alain Vidalies n’est pas du genre à mâcher ses mots. C’est donc en toute franchise qu’il raconte, dans Ministre sous François Hollande (Les Dossiers d’Aquitaine), sa traversée du précédent quinquennat, celui du naufrage des socialistes. Un témoignage « de l’intérieur », dans lequel cet acteur discret du quinquennat revient notamment sur la période la plus délicate pour lui, celle où il fut secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche (2014-2017), sous l’autorité de Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer.

Disciple de Jean Poperen, ce « socialiste de gauche » n’a jamais soutenu, durant quarante ans de militantisme, celle qui se présente en toute modestie comme « la première femme de l’histoire de France à accéder au second tour de la présidentielle » (dans Ce que je peux enfin vous dire, chez Fayard). Lorsque François Hollande, au lendemain de la « cuvée du redressement », lui demande, cinq mois après l’avoir débarqué, de revenir au gouvernement afin de remplacer Frédéric Cuvillier (qui refuse de travailler plus longtemps avec Ségolène Royal), Alain Vidalies croit savoir à quoi s’attendre. Il connaît « l’obsession » de la ministre « pour son image, et son addiction aux médias ».

Un milliard pour le contribuable. Il reçoit le jour de sa nomination ce mot d’un ancien ministre : « Bon courage avec la tutelle, heureusement tu en as déjà vu d’autres (mais pas forcément des comme ça). Fais attention tout de même : ce n’est pas toi qui fais dérailler les trains et la tutelle qui recolle les morceaux ! » Il aura l’occasion d’en vérifier la pertinence quelques semaines plus tard, sur le dossier de l’écotaxe.

Face à la colère des Bonnets rouges, sa suspension a été annoncée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en octobre 2013. « Mais la facture à payer au privé (220 millions par an pendant dix ans) restait la même », note Vidalies. Matignon et l’Elysée « décident de ne pas reculer une deuxième fois », raconte Alain Vidalies, cette fois face aux transporteurs et chargeurs, sur lesquels doit peser la facture, selon le principe pollueur-payeur. Or, à la surprise générale, le 9 octobre 2014, après avoir reçu les transporteurs qui menacent de bloquer les routes, Ségolène Royal annonce la « suspension sine die de l’écotaxe ».

« Aucune décision collective n’avait précédé cette annonce et à l’évidence, ni l’Elysée ni Matignon n’étaient informés », témoigne le secrétaire d’Etat. L’abandon de la taxe coûtera un milliard d’euros au contribuable, échelonnés jusqu’en 2024. Alain Vidalies vient de découvrir « un mode de fonctionnement qui ne ressemble à rien de connu »

Mais Ségolène Royal « va atteindre son meilleur lors de la fixation des tarifs 2015 de la SNCF », poursuit-il. Le secrétaire d’Etat propose une augmentation de 2,6 %, justifiée par « la nécessité d’augmenter les travaux de régénération sur le réseau existant ». La proposition de Vidalies est validée en réunion interministérielle, la ministre de tutelle a donné son accord. Mais le 4 janvier 2015, « elle déraille subitement », raconte-t-il. « Cette augmentation est un très mauvais signal, je vais réformer par décret la façon dont l’Etat contrôle les prix des transports publics et notamment du train, parce que les choses ne sont pas claires », déclare Ségolène Royal au micro de RTL. « Je comprends immédiatement que soit je fixe une limite à ces errements, soit je quitte le gouvernement », écrit le secrétaire d’Etat.

Dans le sens du poil. La ministre est convoquée par le Premier ministre Manuel Valls, la décision de Vidalies est confirmée. « Pour être honnête, Ségolène Royal fit profil bas en m’expliquant dans un message qu’elle s’était trompée et avait oublié la procédure préalable à la décision, précise-t-il. En réalité, elle s’était une nouvelle fois exonérée du travail collectif, pour caresser l’opinion publique dans le sens du poil ».

Alain Vidalies rappelle au passage que l’actuelle ministre des Transports, Elisabeth Borne, était à l’époque la directrice de cabinet de Ségolène Royal, « en première ligne pour refuser l’augmentation des tarifs qui permettait de financer les investissements autrement que par de la dette »

Ségolène Royal n’avait « aucune appétence pour travailler au règlement des conflits sociaux », témoigne encore Alain Vidalies. Ainsi du blocage des raffineries en mai 2016, pour protester contre la loi Travail, que le secrétaire d’Etat a dû gérer seul pendant que la ministre était en voyage. « Alors Alain, tu t’en sors avec tes pompes ? », lui lance-t-elle au retour, le croisant à l’entrée du Conseil des ministres…

 

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