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Au secours Ségolène revient !
23 septembre 2019

Ambassadrice des Pôles : la fragile défense de

Ambassadrice des Pôles : la fragile défense de Ségolène Royal

Depuis une semaine, l’ambassadrice pour les pôles assure qu’elle représentait en personne la France à certains rendez-vous diplomatiques.

Qui dit vrai? Depuis plusieurs jours, Ségolène Royal et différents médias s'écharpent sur sa présence, ou non, à des réunions diplomatiques sur l'Arctique.

L'ancienne candidate à la présidentielle 2007 a été nommée, en septembre 2017, ambassadrice de la France chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique.

À ce titre, elle est censée participer aux travaux du conseil de l'Arctique, une instance diplomatique officielle à laquelle la France a un siège d'observatrice. Ségolène Royal n'est par contre pas rémunérée pour cette fonction. On fait le point.

Acte 1 : l'élément déclencheur

Tout commence samedi dernier. Sur le plateau d'On n'est pas couché, Ségolène Royal explique qu'elle était présente aux différentes réunions du Conseil de l'Arctique. « Qu'est-ce que je dis au nom de la France dans ces instances, et notamment dans ce qu'on appelle le Conseil de l'Arctique, c'est d'attirer l'attention sur les conséquences du dérèglement climatique », détaille-t-elle.

Mikaa Mered, chercheur à l'Institut libre d'étude des relations internationales (Ileri) et spécialiste des pôles, réplique quelques heures plus tard sur Twitter que Ségolène Royal « ne s'est jamais rendue à la moindre réunion de la moindre instance diplomatique arctique officielle ».

De quoi parle-t-on? Depuis la prise de fonctions de Ségolène Royal, en septembre 2017, quatre réunions d'experts et une réunion ministérielle ont eu lieu, selon le site du Conseil de l'Arctique.

Acte 2 : Royal persiste (ou s'enfonce ?)

Mardi, le cabinet de Ségolène Royal indique à Checknews, qui s'est emparé du sujet, que celle-ci n'était en effet pas présente à ces réunions, même si la France était représentée par d'autres responsables.

Jointe au téléphone mercredi soir par Le Parisien, Ségolène Royal dément toutefois catégoriquement ne pas y être allée et nous invite une nouvelle fois à vérifier les listes. Pourtant, un simple coup d'œil aux listes de participants, publiées s ur le site du Conseil de l'Arctique, infirme sa version. Que ce soit pour chacune des quatre réunions d'experts ou pour le rendez-vous ministériel, le nom de Ségolène Royal n'apparaît pas. En revanche, un ou deux représentants de la France sont bien présents.

 « Ce sont des réunions entre diplomates, qui ont eu lieu tous les six mois pour faire un point sur l'avancée des travaux. La présence d'ambassadeur n'y est pas obligatoire dans les textes, mais de nombreux équivalents de Ségolène Royal à l'étranger y vont », nous indique une source qui connaît bien le dossier. On retrouve en effet dans les listes l'Italien Carmine Robustelli ou le Polonais Piotr Rakowski, par exemple.

Acte 3 : l'argument du « bilan carbone »

Tout en assurant être allée aux dites réunions, Ségolène Royal met en place une autre ligne de défense, ce mercredi soir. Elle explique ainsi sur Twitter faire « attention au coût et au bilan carbone [de ses déplacements] » et « décider d'aller là où c'est vraiment utile », renvoyant sur la liste de ses actions sur son site.

 

Or, sur l'adresse en question, la page recensant son activité pour les pôles est alors vierge avec indiqué « espace en cours de construction ». C'est ce qu'on peut voir dans la version archivée par Google.

Acte 4 : mauvaise foi face caméra

Vendredi, soir, interrogée par Quotidien, Ségolène Royal récidive : « Vous avez mal regardé, parce que je suis dans les listes ». Rebondissant sur son argument du « bilan carbone », la journaliste l'interroge alors sur sa présence à l'inauguration, en juillet 2018 et en Islande, d'un paquebot de luxe de la société Ponant. L'ancienne candidate à la présidentielle a fait l'aller-retour dans la journée en jet depuis Paris, selon les factures obtenues par l'émission de TMC.

 

Interrogée sur ce déplacement en « jet privé », Ségolène Royal dément dans un premier temps : « absolument pas ». Avant de poursuivre, reconnaissant donc s'être rendue à cette inauguration : « C'est pas aux frais de l'Etat, contrairement à ce que vous insinuez. […] C'est un avion de l'entreprise, ce n'est pas un avion payé par le contribuable français ».

 

Concernant le possible paradoxe à utiliser un jet pour faire un aller-retour en Islande alors qu'on souhaite faire « attention à leur coût et au bilan carbone », Ségolène Royal estime alors qu'il s'agit d'un « bon équilibre » avec « l'aide au développement économique ».

Acte 5 : des éléments, enfin

Ce samedi enfin, la rubrique du site de Ségolène Royal apparaît remplie avec une vingtaine de déclarations ou d'actions, depuis avril 2018. Le 30 mai 2018, Ségolène Royal était par exemple en Argentine, à l'occasion de la 41ème Réunion Consultative du Traité sur l'Antarctique. Une publication datée de ce jeudi mentionne également une rencontre à Saint-Pétersbourg… qui a pourtant eu lieu en avril dernier.

« Ce sont de simples conférences publiques, des colloques ou des réunions de travail avec les scientifiques concernant l'Arctique », maintient notre source. Il y a par contre un compte-rendu d'une événement officiel, mais à propos de l'Antarctique : la réunion des parties consultatives au traité sur l'Antarctique (RTCA), en Argentine, en mai 2018.

 

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