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Au secours Ségolène revient !
19 octobre 2019

Sophia Chikirou se charge du «cas Mélenchon» Par

Sophia Chikirou se charge du «cas Mélenchon»

Par Rachid Laïreche 

L'insoumise a diffusé «en avant-première» son documentaire qui revient sur les déboires judiciaires de l'ex-candidat à la présidentielle. Un film qui dénonce «une tactique d'instrumentalisation de la justice à des fins politiques».

La semaine passée, l’insoumise Sophia Chikirou nous a envoyé un message surprise : une invitation pour la projection «en avant-première» de son documentaire (coréalisé avec Jean-Michel Vaude), Lawfare : le cas Mélenchon. Un film pour revenir sur un épisode qui a bouleversé La France insoumise. Mardi 16 octobre 2018 à l’aube. Une quinzaine de personnes, membres ou proches de la galaxie LFI, sont perquisitionnées partout en France dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris. La première concerne de présumés emplois fictifs d’assistants parlementaires européens. La seconde porte sur les comptes de campagne de la présidentielle de 2017. La perquisition au siège du mouvement, à Paris, se déroule dans une ambiance folle. Des cris, des bousculades et une plainte de la police.

En septembre, les insoumis étaient à la barre pour «actes d’intimidation contre

l’autorité judiciaire, rébellion et provocation». Les procureurs ont demandé les condamnations suivantes : 2 000 euros d’amende pour l’attachée de presse du mouvement, Muriel Rozenfeld ; 8 000 euros pour les députés Alexis Corbière, Bastien Lachaud et Manuel Bompard ; 10 000 euros pour le conseiller d’Etat Bernard Pignerol. Jean-Luc Mélenchon, lui, écope d’une réquisition de prison : trois mois avec sursis et 8 000 euros d’amende. Verdict au début du mois de décembre.

La moindre faille est exploitée

En attendant la décision de la justice, Sophia Chikirou livre sa version à l’écran un an jour pour jour après les perquisitions. Elle donne rendez-vous sur une péniche, Le Nez rouge, sur le canal de l’Ourcq. Quelques journalistes triés et une poignée d’insoumis s’installent sur les canapés rouges. L’insoumise est accueillante. Les lumières s’éteignent. Le documentaire débute. On voit Jean-Luc Mélenchon et les insoumis qui arrivent au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Les poings levés et les militants scandent «résistance»Lawfare... (qui signifie l'instrumentalisation politique de la justice) se balade dans le globe. Très vite, le lien est fait avec l’ancien président de la République brésilien Lula ou encore avec l’ancienne présidente argentine Cristina Kirchner.

Les témoignages se succèdent. L’ancien ministre équatorien Guillaume Long, l’avocat et blogueur Régis de Castelnau, l’avocat de Mediascop (l’agence de communication de Chikirou) David Marais, le responsable du syndicat de police Vigi Alexandre Langlois, l’insoumis Antoine Léaument ou encore le syndicaliste de la Poste Gaël Quirante, mis en examen après l’occupation de locaux de la société postale en 2014. Tous dénoncent plus ou moins l’épisode judiciaire des innocents insoumis. Et pointent un système qui mêle les médias, la justice et les politiques pour faire tomber les opposants, ceux, bien évidemment, qui se rangent du côté du peuple. Comprendre : «Les puissants contre les faibles.»

 

A l’écran, une grande séquence est réservée aux médias. Le journaliste de Télérama Samuel Gontier décrypte certains passages. Les insoumis cognent souvent sur la profession, pas toujours de la plus belle des manières. Les séquences diffusées dans le documentaire mettent en lumière les limites de certains débats sur les chaînes d’info. Sur les plateaux, Jean-Luc Mélenchon est un «dictateur», voire le nouveau Staline. Une aubaine pour les insoumis qui exploitent la moindre faille pour se ranger du côté des victimes.

Chikirou en voix off

Jean-Luc Mélenchon est bien maquillé. Il parle lentement, à voix basse. Lorsque les images d’archives défilent, celles du jour de la perquisition, on y voit un homme calme. Pas question de mettre à l’écran les nerfs. Chikirou, une très proche du chef des insoumis, raconte une nouvelle histoire. Par contre, les arguments de Mélenchon ne bougent pas. Il rappelle qu’un remaniement ministériel a eu lieu le 16 octobre et que quelques semaines plus tôt le président, Emmanuel Macron, était empêtré dans l’affaire Benalla. Une façon d’expliquer que le hasard n’existe pas toujours. Un an après, Jean-Luc Mélenchon s’interroge : «Je ne suis pas une personne comme une autre, je suis un président d’un groupe parlementaire d’opposition, une telle affaire ne pouvait pas être décidée sans l’accord de la ministre de la Justice. Et d’ailleurs, je ne sais toujours pas ce qu’on me reproche.»

 

A la fin du documentaire, la réalisatrice Sophia Chikirou – qui fait également la voix off – s’est installée sur un tabouret haut. Elle a répondu à quelques questions. L’insoumise, qui a créé sa boîte de production, L’Internationale, a annoncé que le documentaire serait diffusé dans une vingtaine de salles afin d’offrir son regard aux militants. Elle est également en négociation avec quelques chaînes de télé. Sophia Chikirou prévoit également de mettre en boîte d’autres documentaires «engagés». On imagine que le ton sera toujours aussi doux. Et forcément, les méchants, ça sera toujours les autres.

 

 

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