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Au secours Ségolène revient !
25 octobre 2019

Cancer, pesticides et principe de précaution :

Cancer, pesticides et principe de précaution : les confusions de Ségolène Royal

 

Cancer, pesticides et principe de précaution : les confusions de Ségolène Royal

 

Après avoir affirmé à tort que les pesticides seraient une cause majeure du cancer du sein, l’ex-ministre de l’environnement s’est défendue lundi, en ajoutant à la confusion.

Par Adrien Sénécat  

« C’était un peu résumé… » Critiquée pour avoir affirmé que les cancers du sein étaient « dus aux pesticides », Ségolène Royal est revenue sur le sujet lundi 7 octobre sur France Inter. Mais loin de reconnaître une erreur, l’ancienne ministre a tenté de justifier son propos au nom du « principe de précaution ». Quitte à en rajouter encore dans la confusion.

Ce qu’elle a dit

Invitée de BFM-TV vendredi 4 octobre, l’ancienne ministre de l’environnement a présenté les pesticides comme une cause majeure du cancer du sein :

« Aujourd’hui, plus d’une femme sur dix est touchée par le cancer du sein, est-ce que vous vous rendez compte de ça ? C’est dû à quoi, cela ? C’est dû aux pesticides. »

POURQUOI C’EST FAUX

1. L’exemple du cancer du sein est mal choisi

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment contracté par les femmes en France, avec 58 968 nouveaux cas en 2017, selon l’Institut national du cancer (INCA). On estime, pour la même année, qu’il est responsable de la mort de 11 883 femmes. 18,2 % des femmes atteintes d’un cancer succombent, dans le pays, au cancer du sein. Le risque d’être touché par cette maladie augmente fortement avec l’âge : 80 % des cas se développent après 50 ans, toujours selon l’INCA.

De nombreuses études ont été réalisées pour explorer les causes du cancer du sein. De nombreux facteurs de risques ont été identifiés, mais certains sont considérés comme prépondérants, selon l’INCA. Outre le sexe (seulement 1 % des cas touchent des hommes) et l’âge, il s’agit surtout d’antécédents personnels de maladie (par exemple, de précédents cancers du sein, de l’ovaire ou de l’endomètre), d’antécédents familiaux de cancers ou de prédispositions génétiques.

L’alcool, le tabac et le surpoids font partie des facteurs de risques documentés

Des risques liés à l’environnement et au mode de vie existent aussi. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, 15,1 % des nouveaux cas de cancer du sein chez des femmes de plus de 30 ans en 2015 étaient imputables à la consommation d’alcool, ce qui représente un peu plus de 8 000 cas. Par ailleurs, 4,4 % étaient liés à la consommation de tabac. Après 50 ans, 10,6 % des cancers étaient attribuables au surpoids et à l’obésité. Les perturbateurs endocriniens sont également suspectés d’être un facteur de risque.

Les pesticides quant à eux, peuvent jouer un rôle dans l’apparition de certains cancers. Mais la recherche scientifique n’a, à ce jour, pas mis en évidence de possibles effets sur l’apparition du cancer du sein, comme le concluait une expertise de l’Inserm en 2013. Et ce, tant en ce qui concerne la population générale que celle des travailleurs agricoles.

Cela n’obère pas toute réflexion sur le sujet, d’autant que certains pesticides sont susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens. Reste qu’on peut difficilement dire que si une femme sur dix est touchée par le cancer du sein, c’est « dû aux pesticides ». Les propos de Ségolène Royal ont donc fait bondir des spécialistes du sujet comme le président de la Ligue nationale contre le cancer, Axel Kahn, qui s’est étonné de ses déclarations sur Twitter, vendredi 4 octobre :

 

 

Axel Kahn@axelkahn

 

Les causes reconnues des cancers du sein sont l’obésité, l’alcool, le tabac, le THM, peut-être (pas prouvé) les perturbateurs endocriniens. Les gènes de prédisposition. Venez à La Ligue @laliguecancer, Madame la Ministre et Présidente. https://twitter.com/GeWoessner/status/1180025602256097280 …

 

2. Une défense hasardeuse invoquant le « principe de précaution »

L’ancienne ministre de l’environnement a été de nouveau interrogée sur le sujet sur France Inter lundi 7 octobre« Est-ce que vous êtes allée trop vite en disant cela ? Est-ce que vous voulez rectifier ? », lui a demandé la journaliste, Léa Salamé. « C’était un peu résumé », a répondu l’intéressée, tout en dénonçant l’existence d’une « loi du silence pendant des années sur les effets de la dégradation environnementale et notamment sur tous les produits chimiques qu’il y a dans l’air, dans les sols, dans l’alimentation ».

Selon Ségolène Royal, « dans l’aléa et dans le principe de précaution, si on attend que tout soit démontré, il n’y a plus de principe de précaution ». Mais l’éventuel rôle des pesticides dans l’apparition de cancers du sein n’est pas seulement non démontré : il n’est pas étayé par les connaissances scientifiques actuelles.

La question d’agir sans attendre l’accumulation de preuves scientifiques irréfutables est légitime face à un risque sanitaire avéré. Mais il devient difficile de parler de principe de précaution lorsqu’il s’agit de risques hypothétiques, de surcroît, lorsque d’autres causes avérées ont été identifiées pour les pathologies en question.

 

 

Après avoir affirmé à tort que les pesticides seraient une cause majeure du cancer du sein, l’ex-ministre de l’environnement s’est défendue lundi, en ajoutant à la confusion.

Par Adrien Sénécat  

« C’était un peu résumé… » Critiquée pour avoir affirmé que les cancers du sein étaient « dus aux pesticides », Ségolène Royal est revenue sur le sujet lundi 7 octobre sur France Inter. Mais loin de reconnaître une erreur, l’ancienne ministre a tenté de justifier son propos au nom du « principe de précaution ». Quitte à en rajouter encore dans la confusion.

Ce qu’elle a dit

Invitée de BFM-TV vendredi 4 octobre, l’ancienne ministre de l’environnement a présenté les pesticides comme une cause majeure du cancer du sein :

« Aujourd’hui, plus d’une femme sur dix est touchée par le cancer du sein, est-ce que vous vous rendez compte de ça ? C’est dû à quoi, cela ? C’est dû aux pesticides. »

POURQUOI C’EST FAUX

1. L’exemple du cancer du sein est mal choisi

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment contracté par les femmes en France, avec 58 968 nouveaux cas en 2017, selon l’Institut national du cancer (INCA). On estime, pour la même année, qu’il est responsable de la mort de 11 883 femmes. 18,2 % des femmes atteintes d’un cancer succombent, dans le pays, au cancer du sein. Le risque d’être touché par cette maladie augmente fortement avec l’âge : 80 % des cas se développent après 50 ans, toujours selon l’INCA.

De nombreuses études ont été réalisées pour explorer les causes du cancer du sein. De nombreux facteurs de risques ont été identifiés, mais certains sont considérés comme prépondérants, selon l’INCA. Outre le sexe (seulement 1 % des cas touchent des hommes) et l’âge, il s’agit surtout d’antécédents personnels de maladie (par exemple, de précédents cancers du sein, de l’ovaire ou de l’endomètre), d’antécédents familiaux de cancers ou de prédispositions génétiques.

L’alcool, le tabac et le surpoids font partie des facteurs de risques documentés

Des risques liés à l’environnement et au mode de vie existent aussi. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, 15,1 % des nouveaux cas de cancer du sein chez des femmes de plus de 30 ans en 2015 étaient imputables à la consommation d’alcool, ce qui représente un peu plus de 8 000 cas. Par ailleurs, 4,4 % étaient liés à la consommation de tabac. Après 50 ans, 10,6 % des cancers étaient attribuables au surpoids et à l’obésité. Les perturbateurs endocriniens sont également suspectés d’être un facteur de risque.

Les pesticides quant à eux, peuvent jouer un rôle dans l’apparition de certains cancers. Mais la recherche scientifique n’a, à ce jour, pas mis en évidence de possibles effets sur l’apparition du cancer du sein, comme le concluait une expertise de l’Inserm en 2013. Et ce, tant en ce qui concerne la population générale que celle des travailleurs agricoles.

Cela n’obère pas toute réflexion sur le sujet, d’autant que certains pesticides sont susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens. Reste qu’on peut difficilement dire que si une femme sur dix est touchée par le cancer du sein, c’est « dû aux pesticides ». Les propos de Ségolène Royal ont donc fait bondir des spécialistes du sujet comme le président de la Ligue nationale contre le cancer, Axel Kahn, qui s’est étonné de ses déclarations sur Twitter, vendredi 4 octobre :

 

 

Axel Kahn@axelkahn

 

Les causes reconnues des cancers du sein sont l’obésité, l’alcool, le tabac, le THM, peut-être (pas prouvé) les perturbateurs endocriniens. Les gènes de prédisposition. Venez à La Ligue @laliguecancer, Madame la Ministre et Présidente. https://twitter.com/GeWoessner/status/1180025602256097280 …

 

2. Une défense hasardeuse invoquant le « principe de précaution »

L’ancienne ministre de l’environnement a été de nouveau interrogée sur le sujet sur France Inter lundi 7 octobre« Est-ce que vous êtes allée trop vite en disant cela ? Est-ce que vous voulez rectifier ? », lui a demandé la journaliste, Léa Salamé. « C’était un peu résumé », a répondu l’intéressée, tout en dénonçant l’existence d’une « loi du silence pendant des années sur les effets de la dégradation environnementale et notamment sur tous les produits chimiques qu’il y a dans l’air, dans les sols, dans l’alimentation ».

Selon Ségolène Royal, « dans l’aléa et dans le principe de précaution, si on attend que tout soit démontré, il n’y a plus de principe de précaution ». Mais l’éventuel rôle des pesticides dans l’apparition de cancers du sein n’est pas seulement non démontré : il n’est pas étayé par les connaissances scientifiques actuelles.

La question d’agir sans attendre l’accumulation de preuves scientifiques irréfutables est légitime face à un risque sanitaire avéré. Mais il devient difficile de parler de principe de précaution lorsqu’il s’agit de risques hypothétiques, de surcroît, lorsque d’autres causes avérées ont été identifiées pour les pathologies en question.

 

 

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