Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au secours Ségolène revient !
19 avril 2021

Hidalgo, son plan pour conjurer le sort en 2022

Hidalgo, son plan pour conjurer le sort en 2022

Les représentants de la gauche se sont réunis samedi dans un hôtel du XIXe arrondissement de Paris. Ils se sont donné rendez-vous fin mai pour une nouvelle réunion. Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont fait un pas supplémentaire vers l’idée d’une candidature commune. Mais l’un comme l’autre ont en tête d’être celui ou celle qui se lancera dans la bataille élyséenne.

Ce 31 mars, la matinée a une saveur particulière. Quand Anne Hidalgo sort de son face-à-face avec Jean-Jacques Bourdin, elle est satisfaite. La maire de Paris vient de faire discrètement un pas de plus vers une candidature à la présidentielle. A la question qui lui est systématiquement posée de savoir si elle postulera à l’Elysée en 2022, elle n’a pas dégainé sa traditionnelle formule « Je prendrai ma part » qui lui permet d’éluder le sujet. Non, cette fois, elle admet qu’« il faut une incarnation » et assure qu’elle est « en capacité d’aider à ce rassemblement ». « A la sortie du studio, elle n’était pas comme d’habitude », note un proche collaborateur.

Plus personne dans son entourage n’en doute. La maire de Paris, qui répète à chaque prise de parole qu’elle ne « peut pas se résigner à ce que l’extrême droite prenne le pouvoir », a envie d’y aller. La socialiste pense qu’en 2027, il sera trop tard pour agir. Elle se fixe comme horizon l’automne pour installer une candidature unique. « Elle est décidée mais elle fonctionne par petites touches. Il n’y aura pas de grand soir, c’est une cristallisation », résume l’un de ses proches.

La réunion qui se tenait samedi à Paris en présence des différentes forces de gauche est donc une petite touche du tableau qu’elle entend dessiner dans les mois à venir. Ce huis clos à l’initiative de Yannick Jadot n’a fait qu’acter ce que l’on savait déjà. Premièrement, Jean-Luc Mélenchon n’entend pas se retirer pour qui que ce soit. Deuxièmement, une coalition entre écologistes et socialistes est possible. Mais qui en prendra la tête ? Pour trancher, les sondages restent le seul juge de paix.

Ascendant. Seulement aucun des deux prétendants potentiels n’écrase l’autre. Yannick Jadot recueille entre 5 % et 6 % des intentions de vote quand Anne Hidalgo stagne à 5 % (Elabe pour BFMTV). Au mieux, elle est donnée à 10 % en cas de candidature unique avec EELV, les socialistes et les communistes (Ifop pour le JDD). Rien qui ne permette de créer une véritable dynamique. « Hidalgo et Jadot sont tous deux convaincus qu’il ne peut y avoir qu’un seul candidat. Ils sont dans un jeu de coopération-compétition et les sondages les mettent dans la pire des situations : l’égalité, note Jean-Louis Missika, proche d’Anne Hidalgo. L’un des deux finira bien par prendre l’ascendant psychologique ou sondagier sur l’autre. »

Pour être celle-là, Anne Hidalgo veut procéder par « cercles concentriques ». L’expression revient dans la bouche de son entourage et elle l’a elle-même employée au détour d’une phrase sur BFMTV. Convaincre des plus proches aux plus éloignés : d’abord les Verts, ensuite les communistes, puis les électeurs de la France insoumise. Elle est en train de constituer un réseau à travers une « équipe de France des maires », bâtie sur cette jeune génération socialiste élue ou réélue aux dernières municipales (Mathieu Klein à Nancy, Michaël Delafosse à Montpellier, Johanna Rolland à Nantes, Nathalie Appéré à Rennes).

Selon nos informations, elle publiera en septembre un livre autobiographique aux éditions de l’Observatoire, sur lequel elle travaille depuis le début de l’année. Un rituel pour tout candidat, et une étape nécessaire pour celle qui devra s’imposer au-delà du périphérique

Viendra dans un second temps le travail de conviction auprès des éléphants du PS, comme Bernard Cazeneuve ou François Rebsamen, avec qui les discussions sont en cours. Ce n’est que plus tard que la maire de Paris tentera d’aller chercher les électeurs de François Hollande déçus du macronisme.

La rentrée constituera un moment clef dans sa stratégie. Selon nos informations, Anne Hidalgo publiera en septembre un livre autobiographique aux éditions de l’Observatoire, sur lequel elle travaille depuis le début de l’année. Un rituel pour tout candidat, et une étape nécessaire pour celle qui devra s’imposer au-delà du périphérique. La maire de Paris avait prévu de sillonner la France avec un déplacement par semaine, en ciblant d’abord les terres de gauche comme la région Occitanie, présidée par son amie Carole Delga, et la Bretagne. Mais la Covid a gelé ses plans. Elle reprendra son tour de France dès que les restrictions sanitaires seront levées et veut investir le terrain de la lutte contre les inégalités sociales.

Difficile toutefois de convaincre ses concurrents de se rassembler derrière elle alors même que la maire de Paris voit éclater tous les quinze jours une nouvelle polémique. « L’expérience des tempêtes fait partie de ce qui fait les personnalités politiques », avait-elle lancé en mars dernier face au jury du prix du Trombinoscope, qui l’avait élue personnalité politique de l’année.

Parfois, c’est son propre camp qui met une pièce dans la machine, comme lorsque son premier adjoint Emmanuel Grégoire demande fin février un confinement strict de la capitale avant que la maire de Paris ne rétropédale. D’autres fois, ce sont ses adversaires qui tirent à vue de manière efficace et ciblée. La dernière attaque en date, née au cœur du week-end de Pâques, est regroupée sous le hashtag #saccageParis qui illustrent l’état dégradé de certains quartiers de la capitale. « Quand Jacques Chirac était maire de Paris, on parlait sans cesse des crottes de chien, ça ne l’a pas empêché d’avoir eu le destin qu’on lui connaît », évacue Rémi Féraud, président du groupe PS au Conseil de Paris. Certes.

« Balle dans le pied ». D’ici à l’automne, les haies seront nombreuses à franchir, à commencer par les élections régionales du mois de juin. Avec Audrey Pulvar, les relations se sont rafraîchies depuis que la candidate en Ile-de-France a défendu les réunions non-mixtes de l’Unef, avant de revenir sur ses propos, à la demande expresse d’Anne Hidalgo. « Elle s’est tiré une balle dans le pied. C’est un problème pour elle si elle perd, c’est un plus si elle gagne », relativise déjà un proche de la maire de Paris.

A tort ou à raison, la réélection d’Anne Hidalgo aux municipales de mars 2020 lui laisse penser que tout est possible. « Toute ma vie, j’ai déjoué les sondages », se plait-elle à répéter. Mais elle ne se lancera pas dans la folle bataille élyséenne sans assurance. Elle sera candidate en posant sur la table un deal en quatre actes : une candidature unique avec EELV, un contrat de gouvernement avec les différentes composantes de la gauche, une coalition électorale pour former une majorité, la construction d’un programme avec la société civile. « Soit elle est capable de réunir la moitié de la gauche derrière elle, soit elle n’ira pas », tranche Jean-Louis Missika. « La candidature d’Anne peut être une solution pour la gauche car elle est la plus à même de rassembler socialistes et écologistes. Mais si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas un problème pour elle, estime Rémi Féraud. Elle n’est pas candidate à tout prix. »

Un conseiller d’Emmanuel Macron le théorise ainsi : « Il y a ceux qui en ont envie quoi qu’il arrive, comme Emmanuel Macron ou Nicolas Sarkozy. Et ceux qui veulent y aller à condition que toutes les planètes soient alignées. Anne Hidalgo fait partie de la deuxième catégorie ». L’un des proches de la maire de Paris corrige : « Elle fait plutôt partie de ceux qui vont se démerder pour que les planètes s’alignent ».

Publicité
Publicité
Commentaires
Au secours Ségolène revient !
Publicité
Archives
Publicité