HYDROLIENNE DANS LE GOLFE DU MORBIHAN :

HYDROLIENNE DANS LE GOLFE DU MORBIHAN : L’INDÉLICATESSE ET LA DESINVOLTURE DE ROYAL?

mer 26 nov 2014

Ségolène Royal, ministre française de l’Écologie, s’est rendu dimanche 23 novembre dans la commune de Séné pour célébrer l’inauguration du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan. La ministre a profité de cette visite officielle pour évoquer la possibilité d’implanter une hydrolienne afin de tirer profit du courant de la Jument, un des plus forts d’Europe, qui passe entre l’Île de Berder et l’Île de la Jument. Une annonce qui a provoqué la colère de François Goulard, président du Conseil Général du Morbihan.

“Je suis stupéfait qu’un ministre sorte ça, comme ça, d’un claquement de doigts. Avant d’annoncer l’implantation d’une hydrolienne, la moindre des choses c’est d’étudier le site. Nous avons juste à côté deux sites préhistoriques : l’île de Gavrinis et un cercle de menhirs à moitié immergé. C’est comme si on voulait implanter un parc éolien dans le parc du château de Versailles”, estime l’élu UMP, surprit de ce qu’il considère comme un manque de sérieux de la part de la Ministre de l’Écologie.

M. Goulard s’avoue sceptique quant à l’efficience de l’énergie hydrolienne, dont la validité économique n’a pas encore été démontrée. Il affirme cependant que le département travaille sur un tel projet dans le golfe du Morbihan depuis 2012. Une étude sur les fonds et les courants marins a même été lancé et doit s’achever en début d’année prochaine.

Selon la société Sabella, spécialisée dans la fabrication d’hydrolienne, une dizaine de petites hydroliennes semblerait être adaptées aux spécificités du chenal emprunté par le courant de la Jument (une profondeur atteignant les 20 mètres). “Ces machines ne sont pas des aspirateurs à poissons. Elles tournent lentement, de l’ordre de 20 à 30 tours/minute. Des vidéos montrent que les poissons les considèrent plus tôt comme des obstacles et jouent autour. De toute façon, ces zones de fort courant ne sont pas des zones de résidence”, a déclaré Jean-Christophe Allo, ingénieur et chef de projet au sein de la société quimpéroise, aux journalistes du Télégramme.