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Au secours Ségolène revient !
21 février 2020

Paris : polémique autour des petits arrangements

Paris : polémique autour des petits arrangements d'Anne Hidalgo avec la comptabilité

 

Le site Capital dénonce une manipulation comptable des comptes de la ville. Emmanuel Grégoire, adjoint aux finances, dénonce un «tissu de mensonges» et dit réfléchir à une action en justice.

Attaquer et se défendre, les deux principales activités des politiques en campagne. Et parfois en même temps, comme compte le faire l'équipe municipale parisienne sortante, visée par un article publié sur le site Capital affirmant qu'Anne Hidalgo «maquille» les comptes de la capitale française à son avantage, et ce depuis plusieurs années. Joint par Le Figaro, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris et directeur de campagne d'Anne Hidalgo évoque «un torche-c...» et affirme réfléchir «à attaquer en diffamation ce journal». En cause, plusieurs affirmations concrètes sur les pratiques comptables de la municipalité.

853 millions d'euros de dette «évaporés» des documents comptables

La première controverse concerne le compte administratif des communes. Ce document comptable doit faire état de l'endettement de la ville le plus précisément possible. Il est doublé d'une version parallèle tenue par Bercy. C'est en les comparant attentivement que Capital a repéré une différence importante concernant la ligne «autres endettements». Pour Paris, ceux-ci atteignent 192,63 millions d'euros. Pour Bercy, ils s'élèvent à 1,04 milliard d'euros.

Une différence de 853 millions qui correspond à trente ans de loyers d'avance payés par les établissements gestionnaires des HLM. Alors que l'administration de l'État étale ces revenus sur la période, Paris prend ainsi la somme pour argent comptant. Une dissimulation? Emmanuel Grégoire explose : «il s'agit de loyers capitalisés! Nous les comptabilisons ainsi depuis trois exercices. La controverse n'a pas lieu d'être, tout cela est décidé par le gouvernement». Après vérification, une dérogation, décrite dans un rapport de la chambre régionale des comptes en 2016 a bien été accordée. Mais si l'on prend en compte la version officielle de Bercy, la dette officielle de la capitale française passe de 5,9 à 6,7 milliards d'euros, soit 3039 euros par Parisien.

Le site Capital pointe ensuite l'incorporation des ventes d'immeubles dans le calcul de la capacité d'autofinancement de Paris. Chaque année, la mairie se sépare en effet d'environ 200 millions d'euros de propriétés. Mais la vente du patrimoine peut-elle vraiment être considérée comme une recette habituelle? «Effectivement, une partie des recettes d'investissement provient des cessions immobilières» répond Emmanuel Grégoire, qui ajoute que concernant le calcul, «tout le monde s'accorde sur cette méthode» et vante en retour l'explosion du patrimoine de la ville depuis 2014 (+6,4 milliards, soit 34 milliards fin 2018), conséquence logique de la politique d'investissement d'Anne Hidalgo. Si l'on soustrait les ventes immobilières – décidées sous sa mandature — du calcul de la capacité de financement, celle-ci passe de moins de dix ans à quatorze ans*, un ratio préoccupant. «Les agences de notations sont élogieuses» rétorque Emmanuel Grégoire. Celles-ci classent en effet la ville «AA», un score indépassable. La ville reste solvable précisément grâce à son patrimoine mais aussi grâce à ses contribuables, qui encaissent des hausses de fiscalité globale bien réelles.

Une attaque sur la sincérité des comptes parisiens

Du côté des recettes, le site d'actualités économiques se penche enfin également sur les droits de mutation, qui avec l'augmentation des prix de l'immobilier rapportent des sommes considérables, et sont devenus la plus importante source de financement de la ville. Une dépendance? L'adjoint aux finances de Paris souligne que le plus grand bénéficiaire est l'État : «l'exécutif module chaque année la contribution de Paris aux fonds de péréquation, et profite bien du dynamisme de ces recettes! La ponction a d'ailleurs augmenté de 130 millions d'euros pour cette année».

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