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Au secours Ségolène revient !
7 août 2020

Macron à Beyrouth: Mélenchon dénonce son

Macron à Beyrouth: Mélenchon dénonce son "sentiment de toute puissance"

Le leader de la France insoumise met en garde "contre une ingérence dans la vie politique du Liban" alors que le président français est dans la capitale du Liban.

 

 

Par Romain Herreros

POLITIQUE - Déjà sceptique sur l’opportunité de se rendre au Liban seulement deux jours après le drame, Jean-Luc Mélenchon apprécie moyennement la tournure prise par la visite d’Emmanuel Macron à Beyrouth ce jeudi 6 août. Car aux yeux du leader de la France insoumise, le chef de l’État se mêle d’un peu trop près des affaires intérieures du pays du Cèdre. 

L’objet du courroux du député des Bouches-du-Rhône sont ces mots prononcés par le président de la République en marge de son bain de foule, interpellé par un badaud l’invitant à évincer “cette classe politique pourrie” qui sévit au Liban. “Je vais leur proposer un nouveau pacte politique cet après-midi. Et je reviendrai pour le 1er septembre. Et s’ils ne savent pas le tenir, je prendrais mes responsabilités avec vous”, a répondu Emmanuel Macron. 

Une sortie qui a ulcéré Jean-Luc Mélenchon. “D’où vient à Macron ce sentiment de toute puissance? Quel est ce ton? De quoi menace-t-il? Dans quelle aventure mène-t-il la France? La Libye de Sarkozy n’a pas suffi?”, a tweeté le leader insoumis, qui, quelques heures plus tôt, avait dénoncé les risques “d’ingérence” de Paris. “Le Liban n’est pas un protectorat français. Je mets en garde les Libanais à propos des réformes de Macron: protégez les revendications de votre révolution citoyenne”, avait-il écrit. 

À son arrivée à Beyrouth en fin de matinée, Emmanuel Macron avait dénoncé devant les caméras la “crise politique, morale, économique et financière” qui frappait le Liban, et promettait d’avoir un “dialogue de vérité” avec les responsables politiques. Le chef de l’État a aussi évoqué des “réformes indispensables dans certains secteurs, l’énergie, les marchés publics, la lutte contre la corruption”. 

À une femme excédée qui demandait au chef de l’État de “reprendre le Liban”, Emmanuel Macron a répondu: “non, c’est un peuple souverain. Ce n’est pas la France qui peut reprendre le Liban, mais elle fera tout pour aider et déclencher une initiative politique”. 

“Heureusement qu’il demande des réformes”

Si Jean-Luc Mélenchon ou encore le patron des Verts Julien Bayou voient dans cette initiative les prémices d’une ingérence française, tous à gauche ne partagent pas cet avis. “Emmanuel Macron a eu mille fois raison d’aller à Beyrouth. Je vois déjà des critiques fuser contre sa visite et ses propos. Aurait-on préféré qu’il n’y aille pas et que la France soit absente après une telle catastrophe frappant un peuple aussi proche du nôtre?”, a interrogé sur Twitter l’eurodéputé Place Publique Raphaël Glucksmann. 

“Heureusement qu’il demande des réformes à un gouvernement dont l’incurie et la corruption sont légendaires. C’est ce que demandent les citoyens libanais. Ce qu’ils crient dans les décombres. Tout autre discours eût été indécent”, poursuit-il, souhaitant que les adversaires politiques d’Emmanuel Macron puissent s’opposer sa politique, y compris internationale, “sans ramener les ruines et les morts du Liban dans le jeu politique français”.  

À vrai dire, les demandes de réforme émanant de la France ne sont pas vraiment nouvelles concernant le Liban, Paris s’inquiétant depuis plusieurs mois de la façon dont sont fléchés les fonds humanitaires envoyés par les occidentaux. “Le sujet de la fraude aux aides européennes est actuellement un enjeu très fort du nouveau gouvernement libanais. Des manifestations quotidiennes réclament plus de transparence sur l’usage des multiples financements européens reçus au cours des dernières années par l’État libanais”, soulignait dans l’exposé de ses motifs une proposition de résolution déposée au Sénat par la sénatrice UDI Nathalie Goulet, et adoptée depuis. 

“Cette catastrophe est une occasion de faire une opération mains propres. De mettre en place, par les Libanais eux mêmes, une cellule de reconstruction à laquelle pourraient participer l’Union européenne, l’Onu, la FAO etc. Une structure qui permette le pilotage d’un vrai plan Marshall pour Beyrouth. Si c’est pour donner des fonds sans s’assurer qu’ils vont au bon endroit, c’est pas la peine”, souligne auprès du HuffPost l’élue de l’Orne, très investie dans cette région

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