François Ruffin est favorable au rétablissement
Si elle pourrait venir d'un représentant du Rassemblement national, la phrase est pourtant signée du député LFI François Ruffin. Ce dernier s'est déclaré, mercredi 2 décembre, favorable au retour des frontières « sur capitaux, marchandises et personnes », estimant qu'il faut « poser des limites à la circulation tous azimuts des personnes ».
Interrogé sur la réhabilitation des frontières par l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, le député de la Somme l'a approuvé sur France Inter : « Je suis favorable au retour des frontières sur capitaux, marchandises et personnes. » « Je suis favorable au retour des frontières aussi pour les gens du Nord qui vont voyager partout dans le monde, il faut poser des limites aussi à la circulation tous azimuts des personnes », a-t-il précisé. « Je pense que les frontières ne sont pas quelque chose de négatif, les frontières permettent de se construire aussi », a-t-il insisté.
Si on est capable de le faire sur les gens qui vont skier?
Interrogé sur l'évacuation des migrants de la place de la République à Paris, François Ruffin a souligné qu'il « y a un devoir d'humanité à avoir » mais aussi que « tant qu'on n'aura pas revu les accords de Dublin (sur les demandeurs d'asile), on va se retrouver incapables de gérer tous ces dossiers ». Le député de la Somme a aussi ironisé sur les « contrôles aléatoires à la frontière » annoncés par le Premier ministre Jean Castex pour les Français qui iraient skier à l'étranger à Noël.
« Si on est capables de le faire sur les gens qui vont skier à l'étranger et, a priori, ce n'est pas mes copains qui vont en Suisse, je ne vois pas pourquoi on n'est pas capables de le faire sur des containers avec des pneus », a-t-il réagi. « Je voudrais bien qu'il y ait des contrôles à l'entrée de nos frontières sur les pneus en provenance de l'Asie puisqu'Agnès Pannier-Runacher nous a parlé du pneu asiatique comme si c'était une espèce de fléau naturel comme le frelon, alors que c'est politiquement, économiquement organisé », a-t-il expliqué.
François Ruffin a accusé le 17 septembre les gouvernements successifs d'avoir « trahi » et d'être les « complices » de multinationales comme le groupe japonais de pneumatiques Bridgestone qui a annoncé la prochaine fermeture de son usine de Béthune (Pas-de-Calais).