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Au secours Ségolène revient !
14 janvier 2021

Jospin, Delors, DSK, Balladur, Royal,

Jospin, Delors, DSK, Balladur, Royal, Mélenchon... Ils ont raté les dernières marches avant l'Elysée, mais pourquoi ?

 

 

Delors, Juppé, DSK, Royal, Rocard, Jospin, Mélenchon… Ils ont en commun d’avoir raté les dernières marches menant au pouvoir suprême sous la Ve République. Dans « Les perdants magnifiques » (Tallandier), l’historien Jean Garrigues, secondé par des journalistes, cherche à comprendre.

En quoi l’historien que vous êtes a-t-il été attiré par les perdants ? En réalité, dans « Les perdants magnifiques », c’est plutôt l’autre côté du titre qui m’a intéressé. Il est assez frappant de constater que ce ne sont pas forcément les plus brillants ou ceux qui ont eu à un moment donné les projets les plus originaux ou les plus cohérents qui sont finalement arrivés au sommet du pouvoir. À partir de là, je me suis demandé, comme tous les contributeurs de cet ouvrage, pourquoi ces personnalités charismatiques, très respectées, souvent très respectables, parfois favoris comme Alain Juppé qu’on voyait à l’Élysée un an auparavant, n’avaient pas pu aller jusqu’au bout.


N’y avait-il pas chez vous une volonté de réhabilitation ? On sent presque de l’affection quand vous évoquez Pierre Mendès France. Bien sûr. Plusieurs participants au livre ont eu envie de montrer que certains personnages avaient des statures d’hommes d’État, avec des visions avant-gardistes comme celles de Michel Rocard ou de Chaban-Delmas à l’aune de son discours visionnaire de la « nouvelle société » en 1969. Quant à Pierre Mendès France, il est resté une référence d’honnêteté, de rigueur, d’expertise, au-delà même de la gauche. Il était si réticent face aux institutions de la Ve République qu’il n’a pas voulu jouer le jeu de l’élection présidentielle. Il ne souhaitait pas non plus entrer dans un jeu politique d’alliances et de trahisons, de promesses… François Mitterrand a très vite pris le leadership de la gauche et a écarté de facto Pierre Mendès France.


Vous citez à son propos Mauriac jugeant qu’« en politique l’inflexible fidélité aux principes n’est peut-être pas une vertu ». Il ne faut pas avoir le cœur trop pur si on veut devenir Président ? Disons qu’il a fallu pour ceux qui sont arrivés au pouvoir des compromis, des compromissions, parfois des trahisons, des promesses non tenues.

Le contre-exemple de Pierre Mendès France est justement François Mitterrand qui écrit en 1964 Le coup d’État permanent dans lequel il condamne fermement le général de Gaulle et le régime qu’il a mis en place et, un an plus tard, il est lui-même candidat à l’élection présidentielle dans ce système décrié.

On peut citer aussi Jacques Chirac trahissant Jacques Chaban-Delmas en 1974 avec « L’appel des 43 ». C’est un type de comportement qu’il faut être capable d’assumer.

Christophe Barbier offre une lecture très psychologique de l’échec de DSK. Une sorte de suicide politique relevant de l’inconscient au Sofitel. Oui, mais pas seulement. Il montre aussi qu’il n’est pas du tout évident que Strauss-Kahn ait remporté les primaires socialistes s’il n’y avait pas eu cette affaire du Sofitel. À gauche, François Hollande avait alors rattrapé une bonne partie du terrain sur Strauss-Kahn.


Au final, avez-vous la réponse : ces perdants sont-ils responsables ou victimes ? Les deux ! C’est un ensemble de phénomènes. Cela peut tenir de leur propre ambition – Chaban-Delmas explique qu’il n’avait peut-être pas suffisamment envie de conquérir le pouvoir –, de leur réticence vis-à-vis du système politique, du fait de présider…

Il peut y avoir des raisons intrinsèques à chaque personnage, mais aussi des facteurs politiques extérieurs, le fait d’être confrontés à des adversaires redoutables – Ségolène Royal peu soutenue par son parti, Michel Rocard trouvant sur sa route un tacticien plus habile, Mitterrand… – Ce sont des impondérables. Malgré des capacités personnelles, les circonstances peuvent être défavorables.


Comment ont-ils vécu cet échec au pied de la dernière marche ? De manière différente. Certains avaient choisi de ne pas se présenter, comme Pierre Mendès France ou Delors. Ceux qui sont arrivés au deuxième tour ont été très déboussolés. Le sentiment d’échec est d’autant plus fort que vous approchez du pouvoir. Le plus symptomatique, c’est Jospin en 2002 qui quitte la politique le soir du premier tour.

Plus vous avancez vers le sommet, plus dure sera la chute. Beaucoup ont eu a contrario la volonté de revenir, comme Michel Rocard, Ségolène Royal ou Jean-Luc Mélenchon qui n’ont pas renoncé. Mitterrand et Chirac ont tenté deux fois avant d’être élus. C’est aussi une course de longue haleine. Pour cette raison, certains estiment avoir encore 

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