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Au secours Ségolène revient !
9 février 2021

Bercy règle ses comptes à la maire de P

Bercy règle ses comptes à la maire de P

 

Potentielle adversaire d’Emmanuel Macron en 2022 sous les couleurs socialistes, Anne Hidalgo demande 1,4 milliard d’euros d’aides à l’Etat pour lutter contre la crise dans la capitale

Alors que « l’autonomie fiscale des villes a disparu avec la suppression de la taxe d’habitation », Anne Hidalgo a appelé lundi à « remettre à plat la relation avec l’Etat » lors d’une conférence économique sur l’avenir économique de Paris. La maire de Paris a aussi réclamé un doublement par l’Etat de l’enveloppe d’investissement de la ville votée dans le budget 2021. Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, est venu rappeler que Bercy avait déjà versé plus de 5 milliards d’euros d’aides d’urgence et 2,2 milliards d’euros pour la relance à la ville de Paris. Un jeu de ping-pong qui s’inscrit dans le cadre de course à la présidentielle.

Fermeture des cafés et restaurants, effondrement du tourisme… La crise sanitaire frappe durement Paris. En un an, le taux de chômage y a bondi de 15,7 % après la destruction de près de 40 000 emplois salariés. Les finances de la ville ont évidemment beaucoup pâti de cette situation avec des pertes de recettes importantes. Face à cette situation, la maire de Paris en appelle au soutien de l’Etat. Dans une interview aux Echos, Anne Hidalgo a demandé lundi à Bercy de doubler l’enveloppe d’investissement de 1,4 milliard d’euros voté dans le budget 2021. « Les collectivités locales sont à l’os aujourd’hui. L’Etat peut desserrer leurs marges de manœuvre, fait valoir la maire de Paris. (...) Le gouvernement doit être au rendez-vous de la relance de l’économie parisienne. Des dizaines de milliers d’emplois sont en jeu, c’est une question d’intérêt général. »

« Anne Hidalgo réclame 1,4 milliard qu’elle puisse utiliser à sa guise. C’est gonflé », réagit-on à Bercy. D’autant plus gonflé que la maire de Paris est dans les starting-blocks pour la prochaine présidentielle et pourrait devenir la principale concurrente d’Emmanuel Macron à gauche en 2022. Lundi après-midi, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, est donc venu rappeler à l’édile les sommes versées à la ville de Paris à l’occasion d’un forum économique réunissant, dans la salle du conseil, acteurs économiques et sociaux autour de la question de la relance dans la capitale.

Mesures d’urgence. Le ministre a d’abord rappelé que 5,1 milliards d’euros de mesures d’urgence ont été distribués aux ménages, entreprises et associations parisiens en 2020 : 3,1 milliards d’euros pour l’activité partielle, 1,4 milliard d’aides au titre du fonds de solidarité versés à 142 516 entreprises (dont près de 16 000 entreprises de l’hôtellerie-restauration) pour un montant moyen de 9 984 euros par société. « C’est le troisième montant le plus élevé par entreprise au niveau national, derrière la Guyane et Mayotte et le plus élevé parmi les départements métropolitains », souligne son entourage. Au 29 janvier, 559 millions d’euros de réductions de cotisations employeurs avaient été attribués pour le premier confinement (18 % du total national) et 1,5 milliard de cotisations reportés (13 % du total national). Par ailleurs, la baisse des impôts de production représentera quelque 900 millions d’euros pour les entreprises parisiennes en 2021, a rappelé le ministre.

« Il ne s’agit pas d’un abondement autour des difficultés des autres »

Pour la relance à proprement parler, 2,2 milliards d’euros sont fléchés vers le soutien aux transports publics en Ile-de-France : 670 millions d’euros pour la modernisation des RER E et B, ainsi que l’extension du tramway T3 ; 5 millions d’euros pour la pérennisation des « coronapistes » (pistes cyclables installées pendant la crise) ; 2,3 millions pour la modernisation du réseau d’assainissement du port des Champs-Elysées… Tout cela, sans compter le soutien apporté à Ile-de-France Mobilités en 2020 (1,6 milliard d’euros), les fonds à la rénovation thermique des bâtiments publics et privés (238 millions), des logements sociaux…

« Etats généraux ». A Bercy, on souligne enfin que les pertes de recettes de la commune seront compensées si les recettes étaient en 2020 et 2021 plus faibles que leur moyenne entre 2017 et 2019 ; que la ville sera éligible à une avance remboursable de droits de mutation à titre onéreux (DMTO) sur la base des recettes enregistrées l’année dernière ou bien encore que le plafonnement de la taxe de séjour pour des hébergements de type Airbnb a été relevé en loi de finances, ce qui permettra quelques rentrées fiscales (10 millions), tout comme la reconduction d’une dérogation sur les loyers capitalisés en 2021 (45 millions).

Bref, les milliards de l’Etat ont coulé sur Paris. Et l’Etat compte bien garder la main sur les priorités de son plan de relance. « Il ne s’agit pas d’un abondement autour des difficultés des autres », a rappelé Olivier Dussopt après la dénonciation par François Rebsamen, maire de Dijon et ancien ministre de François Hollande, de la verticalité des priorités du plan de relance, qui, selon lui, devrait plutôt partir des propositions des territoires.

« Ça aurait de la gueule que l’on aille présenter aux commissaires européens un plan de relance avec les collectivités qui représentent 60 % de l’investissement public », a abondé Anne Hidalgo en clôture du forum, annonçant par ailleurs de prochains « états généraux des finances locales ». Pour elle, l’autonomie fiscale des villes est morte avec la suppression de la taxe d’habitation. Il faut donc « remettre à plat la relation Etat-collectivités ». Un début de programme présidentiel ?

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