Anne Hidalgo a la science des séquences politiques. Du silence et des coups de boutoir. Elle sait se tenir loin de la presse lorsqu'elle juge que son moment n'est pas arrivé, comme elle sait s'approprier, en temps voulu, des sujets qui pourront parfaire son costume de présidentiable. Novembre dernier en est un bon exemple. A la suite de l'assassinat de Samuel Paty, et à la faveur d'un bug technique lors d'un vote au Conseil de Paris visant à donner son nom à une rue de la capitale, elle s'en était prise à "l'ambiguïté" de ses alliés écolos sur les valeurs de la République. Hidalgo la régalienne, Hidalgo la républicaine acharnée : c'est là la nouvelle facette, peu connue de l'opinion publique, qu'elle éclairait à grands coups de projecteurs médiatiques.
Aujourd'hui, la maire de Paris est ressortie du bois. Et c'est la Jeunesse, avec un grand J, qu'elle installe au centre de son discours, celle qui "est la grande victime de la crise sanitaire et la population la plus négligée par Emmanuel Macron en ce moment", résume le sénateur socialiste et président du groupe Paris en commun Rémi Féraud. On a vu alors l'édile accorder une interview, début février, au média en ligne Brut - plébiscité par les 18-30 ans - pour demander la création urgente d'une allocation de 500 euros pour chaque jeune, ou encore vitupérer les "dispositifs totalement bureaucratiques" de La République en marche qui a émis l'idée d'un prêt à taux zéro de 10 000 euros pour les 18-25 ans.