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Au secours Ségolène revient !
4 mai 2021

A un an de la présidentielle, Anne Hidalgo se

A un an de la présidentielle, Anne Hidalgo se confie au JDD : "Je trace ma route"
 
ncé fin mars sa plateforme "Idées en commun", destinée à "porter des idées et des projets dans la perspective de 2022", Anne Hidalgo s'explique pour le JDD sur son ambition présidentielle à un an de l'élection. Elle revient sur les modalités du débat à gauche, refusant l'idée d'une primaire à gauche, et annonce dans nos colonnes vouloir prendre sa décision d'être ou non candidate "à l'automne". "Il faut se donner le temps de la respiration, être à l'écoute de nos concitoyens, assure-t-elle. Il faut aussi s'écouter, se respecter et ne pas être dans l'invective."

Il y a deux semaines, tous les partis de gauche et les écologistes se sont retrouvés pour parler de la présidentielle. Avez-vous avancé depuis?
Qu'il y ait, entre forces de gauche et écologistes, des appels à l'union et du travail sur ce qui nous rassemble, c'est très bien. Cette rencontre, qui s'est déroulée dans une ambiance très apaisée, est une bonne initiative. Elle aura des suites. Je regarde, j'observe, j'accompagne. Mais nous devons d'abord parler aux Françaises et aux Français, pas seulement à la gauche. Nous devons nous demander, ensemble, ce qu'il faut faire pour réparer et transformer. Nous avons beaucoup de travail devant nous. J'y prendrai toute ma part. Pour cela, je m'appuie sur un ­réseau de maires, par la plateforme "Idées en commun", afin de faire germer des propositions. Je trace ma route.

Aujourd'hui, personne n'a la clé pour savoir comment cela va ­s'orchestrer

Quel est l'objectif de cette plateforme?
La dynamique à laquelle je ­travaille ne s'oppose pas aux ­partis, mais s'appuie avant tout sur les élus locaux. Nous apporterons, en temps voulu, une vision, un cap, des propositions. Ce sera une contribution non négligeable au débat. Quelques exemples : nous devons réfléchir à la transition de notre économie vers une économie bas carbone, nous attaquer aux inégalités qui minent notre pacte républicain. Je pense particulièrement à nos classes moyennes qui souffrent beaucoup, qui ­décrochent et qui en viennent parfois à douter de nos institutions et de notre système démocratique.

Lire aussi - Présidentielle de 2022 : Anne Hidalgo ébauche les contours d'une candidature

La primaire est-elle la solution pour désigner le bon candidat?
Je ne suis pas favorable à une primaire. Une primaire à l'américaine s'adresse à tout le corps électoral. En France, ce n'est pas la même logique : elle mobilise surtout les militants ou les ­sympathisants.

Quel est la bonne méthode, alors?
Aujourd'hui, personne n'a la clé pour savoir comment cela va ­s'orchestrer. Il faut se donner le temps de la respiration, être à l'écoute de nos concitoyens. Il faut aussi s'écouter, se respecter et ne pas être dans l'invective. Une élection présidentielle, c'est six mois de campagne. D'ici là, les Français nous diront à quoi ils sont ­sensibles, quelles sont leurs attentes. Pas seulement grâce à des sondages, mais aussi au fil des ­discussions, des réflexions, des propositions, que ce soit entre les partis, les mouvements existants au sein de la société, les syndicats ou encore les associations et les ONG.

Je me mets en situation de convaincre qu'il y a un chemin, une opportunité pour créer une autre offre politique

Est-il possible de travailler avec Jean-Luc Mélenchon?
L'aile gauche du parti démocrate américain a bien fait corps pour permettre à Joe Biden de gagner! Et l'écologie est un moteur pour créer des emplois, pour inventer de nouvelles façons de vivre qui s'éloignent du modèle de l'hyperconsommation. Est-ce que l'on peut s'entendre là-dessus avec des formations plus à gauche? Je l'espère.

Yannick Jadot ferait-il un bon candidat commun en 2022?
J'ai beaucoup de respect pour Yannick Jadot. Il travaille, il avance, il participe à l'enrichissement du débat. Je fais de même.

Quand annoncerez-vous si vous êtes candidate à la présidentielle?
Je ne fais jamais les choses à moitié. C'est ma responsabilité. Avoir été élue et réélue maire de Paris, être une femme, avoir la crédibilité liée à l'exercice des responsabilités : tout cela fait de moi une personnalité qui peut porter un message politique. Je m'implique pleinement, je me mets en situation de convaincre qu'il y a un chemin, une opportunité pour créer une autre offre politique, de gauche, écologiste, féministe, et profondément républicaine. Une offre plus moderne, qui part des citoyens et de leurs problèmes, de leur vie quotidienne et des difficultés qu'ils rencontrent. Ensuite, à l'automne, ce sera le moment de prendre une décision.

Mais vous ne décollez pas dans les sondages, où vous plafonnez à 10%…
Aujourd'hui, je ne suis pas ­candidate. Et si les sondages ­racontent la même chose depuis des mois, c'est qu'il n'y a pas d'offre politique nouvelle et ­différente. Ce qui m'importe, c'est justement d'essayer de proposer quelque chose de nouveau. J'ai l'intention de parler au plus grand nombre dans les mois qui viennent, sans jamais oublier d'où je viens.

J'ai l'expérience de la gestion ­publique, de l'exercice du pouvoir, mais aussi une image internationale

Justement, avez-vous déjà des mesures nationales à proposer?
Il faut développer très massivement le parcours en alternance et, surtout, le contrat d'apprentissage, pour les jeunes après le bac. En France, seulement 7,4% des étudiants suivent leur cursus en alternance. Mon ambition est de généraliser à tous les jeunes ­Français ces formations post-bac. Elles doivent devenir la voie royale pour les études supérieures, en combinant enseignement théorique et apprentissage par le travail. J'y vois là une révolution indispensable.

Le fait d'être maire de Paris ­est-il un atout ou un handicap pour la présidentielle?
Avoir l'expérience d'un premier mandat percuté par les attentats et un certain nombre de crises, y compris sanitaire, c'est un atout. J'ai l'expérience de la gestion ­publique, de l'exercice du pouvoir. J'ai aussi une image internationale qui, indéniablement, est un plus. Avec Emmanuel Macron, j'ai été la seule Française à être invitée à intervenir à la conférence organisée par le président Biden sur le climat la semaine dernière. Je vais participer la semaine prochaine au Sommet européen de Porto, organisé par le président de l'Union, António Costa. J'ai la chance également de bien connaître l'Afrique, grâce à mon implication dans l­'Association des maires francophones que je préside. Être maire de Paris, au service des Parisiens, ce sont beaucoup de responsabilités et c'est un immense honneur.

Le bashing, ce n'est pas nouveau. Cela ne m'a pas empêchée d'être largement réélue par les Parisiens en 2020…

Votre image pâtit pourtant de campagnes virales, comme #SaccageParis qui vous reproche la saleté et la laideur de la ville…
Le bashing, ce n'est pas nouveau. De 2017 à 2020, j'ai déjà fait l'objet de ce type de campagnes virales. Je relativise. Cela ne m'a pas empêchée d'être largement réélue par les Parisiens en 2020… Mais je sais que nous devons travailler pour améliorer la situation de la ­propreté à Paris. Avec mes équipes, nous allons bientôt présenter un véritable big bang territorial pour trouver des solutions pour un Paris plus propre

La réouverture annoncée des terrasses réjouit les restaurateurs, mais pas les riverains. Rétablirez-vous la redevance?
Quel bonheur de retrouver les terrasses! Elles sont l'âme de Paris… Je souhaite d'ailleurs pérenniser les terrasses éphémères qui ont vu le jour l'été dernier. C'est tout l'enjeu du nouveau règlement que nous sommes en train d'élaborer avec les restaurateurs et les riverains pour éviter des débordements, du bruit, des nuisances. La grande majorité des restaurateurs joue le jeu. Et nous retirerons les autorisations à ceux qui ne respectent pas ces règles. Ce nouveau règlement comprendra une obligation de nettoyer et une charte pour avoir un cadre qui permette de ne pas faire n'importe quoi, tant sur l'esthétique que sur la gestion quotidienne des terrasses. Quant à la redevance, on ne peut pas, juridiquement, accorder une gratuité totale. En revanche, si les bars et restaurants peuvent ouvrir mi-mai comme annoncé, nous ne leur ­imposerons pas de droits en terrasse tout de suite. Nous les exonérerons jusqu'à la fin de l'été. Mais à terme, la Ville doit aussi pouvoir retrouver un niveau de recettes qui lui permette de faire vivre le service public.

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