Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au secours Ségolène revient !
20 juillet 2021

MENU L'HEBDO Fil info S'abonner- 2 mois pour 1€

France

Présidentielle : Hidalgo, Faure et les écolos... ces sujets de discorde au sein du PS

A quelques mois de la présidentielle, le Parti socialiste est en proie à des querelles internes et générationnelles sur la ligne et le choix de son candidat.

Au Parti socialiste, Stéphane Le Foll est à Charles Perrault ce qu'Olivier Faure est à Nicolas Boileau. Depuis l'élection du député à la tête du parti, une bataille fait rage entre les Anciens et les Modernes, et à quelques semaines du Congrès, les deux camps affûtent leurs armes. Hostile à la ligne dictée par le Premier secrétaire, le maire du Mans, en retrait des instances nationales depuis plusieurs mois, a exprimé son mécontentement dans les colonnes du JDD. Appelant à l'organisation d'une primaire, et regrettant le manque de travail sur le fond, l'ancien ministre de l'Agriculture de François Hollande a annoncé qu'il serait candidat à une primaire pour l'élection présidentielle, alors que la direction du PS préparait le lancement d'une candidature de consensus : celle de la maire de Paris, Anne Hidalgo.  

"Son annonce perturbe tout le schéma construit par Anne Hidalgo, auquel s'est rallié Olivier Faure, analyse un stratège. Car à partir du moment où il y a plusieurs candidatures, il faut une procédure de désignation, et c'est celle de la primaire qui est prévue par les statuts. Cela signifie aussi qu'il y aura forcément un débat, qu'on ne pourra pas avoir une candidate adoubée par la direction du parti, qui écrit le programme qu'elle a envie d'écrire, sans concertation." Un moyen, donc, pour Stéphane Le Foll et les Hollandais de donner un coup de pied dans la fourmilière, à quelques semaines du lancement de la campagne présidentielle. Car parmi les anciens socialistes, beaucoup s'agacent de la manière dont la maire de Paris souhaite amorcer sa candidature, et lui reprochent sa volonté d'émancipation vis-à-vis du PS. 

"Olivier Faure a totalement surévalué le phénomène écolo"

"La vraie question est de savoir quelle procédure de désignation on va adopter, rebondit le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner. Les statuts prévoient une primaire ouverte, mais ce processus est totalement hors du temps. J'espère plutôt que le principe de réalité s'imposera : une sorte d'évidence est en train de se créer autour d'Anne Hidalgo, alors pourquoi ne pas avancer collectivement en ce sens, pour être opérationnels le plus vite possible, plutôt que de se déchirer ?" Dans les rangs de la maire de la capitale, on joue la carte de l'apaisement. "Nous prenons ces critiques avec sérénité, réagit Emmanuel Grégoire, bras droit d'Anne Hidalgo. L'objectif est de travailler avec tout le monde, et nous trouverons les voies du dialogue dans les semaines qui viennent, après l'été." 

Mais au-delà de la candidature de la maire de Paris, c'est toute la ligne du premier secrétaire que le maire du Mans et certains éléphants questionnent depuis ses débuts. "Le problème d'Olivier Faure est qu'il a totalement surévalué le phénomène écolo, partant du postulat que la pensée socialiste était à bout de souffle, pointe du doigt un membre des instances nationales. Mais après notre victoire aux régionales, il est rattrapé par les événements, se rend compte que nous ne sommes pas dépassés, et se raccroche à la candidature d'Anne Hidalgo pour masquer sa propre erreur." Galvanisés par le dernier scrutin, les socialistes croient en leur renaissance et refusent désormais une union derrière les écologistes. Olivier Faure lui-même a opéré un virage à 180 degrés au lendemain du scrutin, soutenant que le PS restait la force hégémonique à gauche et évoquant un "plafond de verre pour les écologistes", lui qui se disait prêt, un an auparavant, à se ranger derrière une candidature écologiste

Pas de décision avant l'été

Face à l'urgence du calendrier, pourtant, certains appellent à faire table rase. "La notion d'effacement est loin derrière nous aujourd'hui, soutient Patrick Kanner. Rassemblons-nous donc dès maintenant, on ne peut pas se permettre d'attendre février." D'autres encore comptent sur le manque de dynamique autour d'Anne Hidalgo pour avancer leurs pions à la rentrée. C'est le cas de l'ancien premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, qui s'interroge depuis ses bureaux parisiens : Et si c'était lui ? "J'ai défini mon orientation depuis longtemps, assure-t-il. Si Anne y va, je serai derrière elle, si elle n'y va pas, il faudra bien des volontaires, et j'en serai." Mais avant l'été, pas question de bouger pour les candidats putatifs. Le prochain rendez-vous est fixé à la fin août, à Blois, pour le Congrès annuel, où la question promet d'agiter les débats. "Si j'étais à votre place et que je devais écrire un papier, je titrerais 'ça va péter au Parti socialiste'", résume un ponte du parti, qui promet une rentrée explosive. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Au secours Ségolène revient !
Publicité
Archives
Publicité