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Au secours Ségolène revient !
15 août 2021

Comment Anne Hidalgo et le Parti socialiste se

Comment Anne Hidalgo et le Parti socialiste se sont rapprochés

Distante ces dernières années, la maire de Paris Anne Hidalgo s'adressera aux socialistes lors de leurs Journées d'été, fin août à Blois. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, appelle le parti à s'aligner derrière elle.

Elle brillait par son absence l'an passé. Mais Anne Hidalgo sera bien là cet été pour la rentrée des socialistes à Blois du 27 au 29 août. Une évidence, à écouter les proches de la maire de Paris. Celle qui trace son chemin de très probable candidate à la présidentielle pouvait-elle bouder, à huit mois de ce scrutin, ce moment clé de la vie de son parti ? Sans doute pas. Il peut être dangereux de ne pas cajoler un parti dont elle aura besoin.

Anne Hidalgo le dit : elle est socialiste, mais pas seulement. Elle n'aime pas les "étiquettes" qui "vous réduisent et vous enferment". "C'est la rentrée politique du PS, ce n'est pas la rentrée politique d'Anne Hidalgo, tient à nuancer Emmanuel Grégoire, son premier adjoint et son premier soutien. Elle s'inscrit dans cette filiation historique, mais il faut se dépasser. Les socialistes ne peuvent plus gagner seuls." Un message qu'elle devrait faire entendre à Blois, où elle prendra la parole, même si les détails de son intervention ne sont pas encore arrêtés.

Le changement de pied d'Olivier Faure 

Il y a un an, son absence lors de Journées d'été où se bousculaient les écologistes n'était pas passée inaperçue. Elle venait d'être réélue lors des municipales deux mois plus tôt. "Elle a bien fait de ne pas être là, estime aujourd'hui le socialiste marseillais Patrick Mennucci. Olivier Faure n'avait mis en avant que les écolos." Au lendemain de municipales réconfortantes pour le PS, les sourires étaient alors de retour dans la ville du Loir-et-Cher. Faure sifflotait alors son refrain de la "renaissance" et posait avec l'eurodéputé EELV Yannick Jadot comme avec le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle. Quelque temps plus tôt, il avait même expliqué qu'une candidature d'union de la gauche pour 2022 pourrait se réaliser derrière un écologiste.

Aujourd'hui, une telle hypothèse n'est plus de saison. Après les régionales de juin dernier, l'heure est à l'affirmation socialiste. Hidalgo a pesé en ce sens et Faure ne lui ménage plus son soutien. Le 6 juillet dernier, le Premier secrétaire a ainsi ajouté quelques lignes à la motion qu'il présentera lors du congrès du parti à Villeurbanne (Rhône), les 18 et 19 septembre. "Il nous revient d'adopter un projet qui porte nos valeurs […] et de soutenir une ­candidature issue de notre famille politique pour l'incarner, écrit-il. Les militants auront à se prononcer ; nous proposons aujourd'hui que ce soit celle d'Anne Hidalgo." Voilà les choses dites. Clairement. Si Hidalgo n'a pas signé la motion de Faure, ses proches l'ont fait.

Opposante au Premier secrétaire dans ce congrès, la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), Hélène Geoffroy, voit elle aussi d'un bon œil la mise en orbite de la maire de Paris. "Bien sûr qu'il faut une candidature socialiste et Anne Hidalgo est une bonne candidate", dit-elle. Hormis le maire du Mans, Stéphane Le Foll, assez esseulé dans son désir de candidature, personne ne conteste le leadership d'Hidalgo chez les socialistes. "Quelqu'un qui comme elle veut relever la gauche, quelqu'un prêt à prendre tous les risques, je commence par lui dire merci et par la soutenir", appuie le sénateur Rachid Temal.

D'après les entourages respectifs de Faure et d'Hidalgo, les relations entre eux sont bonnes. "Ils sont d'accord sur le chemin à suivre", selon un élu appartenant au premier cercle de la maire de Paris, même s'il "a fallu quelques explications pour bien dire que le PS soutiendrait une candidature de notre famille politique". Un membre de la direction du PS précise : "Ils échangent très régulièrement et elle le prévient en cas d'annonce." Ce ne fut pas toujours le cas. Une franche discussion il y a un an a permis de tout mettre à plat. "Il y avait un différend personnel qui a crispé les relations, explique un soutien d'Hidalgo. Faure avait écrit une tribune pour critiquer la fermeture des voies sur berges." C'était en 2016.

L'obstacle juridique de la primaire écarté

Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Le 12 juillet dernier, à Villeurbanne, sous la bannière de son mouvement Idées en commun, Anne Hidalgo a donné devant de nombreux élus socialistes le départ d'une aventure qui doit l'amener à une candidature et qui passera par la publication d'un livre, Une femme française, en septembre. Olivier Faure avait fait le déplacement, sans même y prononcer un discours. Certains socialistes y ont vu une forme ­d'allégeance. "Qui est le patron, qui est la patronne? Il n'y a pas de sujet, elle a imposé ses vues", estime un cadre du parti.

Dans son discours, Hidalgo a prévenu ses camarades : "Nous devons bâtir ce mouvement qui dépasse largement les familles politiques et qui a vocation à retrouver celles et ceux qui s'en sont éloignés." Son entourage le martèle : Anne Hidalgo n'est pas une femme de parti. "Avec le PS, elle a une relation libre, elle n'est pas impliquée dans la direction, dans le fonctionnement du parti", souligne son complice, le sénateur socialiste David Assouline. Elle n'a pas érigé la conquête du PS comme l'instrument indispensable de ses ambitions, à l'inverse d'un François Mitterrand ou d'un François Hollande.

Retranchée à l'hôtel de ville de Paris, elle avait d'ailleurs pris ses distances quand le Parti socialiste s'était effondré à la fin du ­quinquennat Hollande. "Tout le monde avait tourné le dos au parti, tout le monde", rappelle un de ceux qui, à l'époque, essayaient de sauver les meubles de cette vieille ­maison en ruine. Mais cette distance est en réalité une vieille histoire. "Lorsqu'elle a commencé à ­militer dans le XVe ­arrondissement de Paris, elle a eu des années difficiles, raconte un bon connaisseur de son parcours. Il a fallu longtemps pour qu'elle retrouve confiance dans l'appareil du parti.

Manifestement, la confiance est revenue : dix jours après le rassemblement de Villeurbanne, le 22 juillet, le bureau national du PS a fait un nouveau pas vers Hidalgo. Depuis longtemps, la maire de Paris explique qu'elle n'est pas favorable à une primaire. Problème : les statuts du parti ­prévoient une "primaire citoyenne ouverte aux forces de gauche". Le bureau national propose désormais que, lors du congrès, il soit décidé de remiser la primaire pour passer à un simple vote de désignation par les adhérents. "On n'a pas de problème avec ça, nous n'avons pas peur de la concurrence avec qui que ce soit", assure Grégoire, même si les modalités de cette ­désignation restent floues. En cette ­rentrée, pour Hidalgo le chemin ­socialiste semble parsemé de pétales de roses.

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