Ségolène Royal appelle Hidalgo à "se désister" au

Ségolène Royal appelle Hidalgo à "se désister" au profit de Jadot ou Mélenchon

Face aux mauvais résultats d'Anne Hidalgo dans les sondages et au refus des autres candidats de la gauche d'organiser une primaire, Ségolène Royal a demandé à la candidate socialiste pour 2022 de se désister. Arnaud Montebourg va appeler ce vendredi Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot pour les convaincre de s'unir autour d'une candidature commune.

Coup dur pour Anne Hidalgo. Ségolène Royal a demandé ce vendredi matin sur LCI à la candidate socialiste pour 2022 de « se désister » pour Yannick Jadot (EELV) ou Jean-Luc Mélenchon (LFI).

La maire de Paris avait proposé mercredi d'organiser une primaire à gauche mais elle a reçu une fin de non-recevoir de tous ses concurrents écologistes, insoumis et communistes.

Un revirement critiqué ce vendredi par l'ex-candidate PS à la présidentielle de 2017 et qui s'explique, selon elle, par le fait qu'Anne Higalgo « a vu le succès de la primaire chez LR ». « Elle se dit : "J’ai eu tort, j’aurais dû faire une primaire". Mais on ne peut pas rétrograder en politique. (...) Il faut respecter les électeurs à un moment. Et l’enjeu majeur, c’est l’absence de projet: les gens veulent savoir pour quoi faire », a insisté l'ancienne ministre.

Montebourg dénonce le « concours des narcisses à gauche »

Anne Hidalgo « a eu trois occasions de faire des primaires au cours de ce processus : au sein du PS qu'elle a refusées - elle n'a pas été soumise à la compétition légitime au sein d'une grande organisation politique (...) ; à l'occasion des Primaires populaires - elle s'y rallie maintenant (… ); à la primaire des Verts - elle pouvait très bien s'y rallier », a encore rappelé Ségolène Royale.

Aujourd'hui, Anne Hidalgo n'est crédité que de 3% des intentions de vote au premier tour (selon un sondage Odoxa - Mascaret pour l’Obs). Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, eux, sont respectivement à 10% et 6%.

Raison pour laquelle la socialiste devrait, selon Ségolène Royal, se rallier à l'un d'entre eux. « C’est ça la dynamique d’union, même si c’est dur », a-t-elle prôné.

Arnaud Montebourg, qui a proposé mercredi une candidature commune à gauche fraîchement accueillie, ne désespère pas de convaincre Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. « Quand il y a le feu sur la ville, il faut sonner le tocsin, l'extrême droite est aux portes du pouvoir », a mis en garde ce vendredi matin sur RMC l'ancien ministre socialiste du Redressement productif.

Il a dénonce le « concours des narcisses à gauche » et annoncé qu'il allait appeler les différents candidats dans la journée. Une initiative soutenue par la sénatrice socialiste Laurence Rossignol. « Si les Français ne pensent pas qu'on peut gouverner ensemble, ils ne voteront ni pour les uns ni pour les autres », a-t-elle averti.

Christiane Taubira plébiscitée

Sa prédiction semble déjà s'observer dans les sondages. Dans celui d'Odoxa - Mascaret pour l’Obs, le total des voix des candidats de gauche n'a jamais été aussi faible (24,5%). Si une candidature unique de toute la gauche semble hautement improbable, une candidature commune entre le PS et EELV est approuvée par 59% des Français et même 86% des sympathisants de l’ensemble des partis de gauche.

Sauf que la personne la mieux placée pour porter les couleurs d’une candidature PS-EELV n'est même pas (encore) candidate. Il s'agit de Christiane Taubira.

L'ancienne ministre de la Justice dispose de 67% de bonnes opinions parmi le "peuple de gauche", contre 61% pour Yannick Jadot, 54% pour Jean-Luc Mélenchon et 51% pour Anne Hidalgo.

Même chez les sympathisants du PS, Christiane Taubira jouit d'une plus grande popularité que la maire de Paris (66% contre 62%).