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Au secours Ségolène revient !
10 février 2022

Anne Hidalgo au plus bas, des éléphants craignent

Anne Hidalgo au plus bas, des éléphants craignent pour «la survie du Parti socialiste»
 

Si les socialistes n’avaient qu’une chose à faire ce mercredi, sans doute devraient-ils se précipiter au cinéma. Le film-documentaire «La Disparition ?» - le point d’interrogation a son importance - sort en effet dans les salles obscures. On y voit le dessinateur de BD Mathieu Sapin mener son enquête sur le parti au poing et à la rose. En compagnie de grandes voix, dont Julien Dray et Gérard Colé, il retrace les grandes heures comme les périodes plus sombres traversées par le Parti socialiste depuis 1981. Pure coïncidence, c’est aussi ce mercredi que Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande, a choisi de s’exprimer. Et ce n’est pas pour brosser ses camarades dans le sens du poil. «La survie du PS est largement entamée», a-t-il déclaré sur France 2.

Car chez les roses, les voyants sont au rouge. Le dernier sondage Elabe, publié dans la matinée, place la candidate Anne Hidalgo en dixième position, avec seulement 1,5 % des intentions de vote. Une prévision apocalyptique pour la maire de Paris qui arriverait, si l’élection «avait lieu dimanche prochain», derrière Jean Lassalle et à égalité avec Florian Philippot. Quant au communiste Fabien Roussel, il réunit, lui, 4 % des intentions de vote.

Loin d’une simple enquête d’opinion isolée, la dynamique de la candidate PS ne décolle pas depuis plusieurs mois, voire pique du nez. Un coup dur pour les socialistes, habitués, jusqu’en 2017, à exercer le leadership à gauche. «Si je regarde les intentions de vote, j’ai cru comprendre qu’on pouvait être derrière le Parti communiste. C’est quand même, au vu de l’histoire récente, un sujet d’interrogation», reconnaît Stéphane Le Foll. Anne Hidalgo n’a, elle, aucune envie d’abandonner le navire. Elle martèle à longueur d’interviews : «Je suis la candidate légitime de la gauche républicaine, sociale-démocrate et écologiste».

«Impasse politique»

Le maire du Mans a sûrement un peu de rancœur. En octobre, il avait cherché à disputer à Anne Hidalgo le rôle de représentant du parti à l’élection présidentielle. Sans succès. Il avait réuni seulement 28 % des voix des militants, laissant à Hidalgo le soin de porter les couleurs socialistes. Aujourd’hui, Le Foll ne tape pas trop fort sur la maire de Paris. Il salue sa «pugnacité». Mais alors que sa candidature s’essouffle, la faute est, selon lui, partagée. Il aurait fallu «avoir un débat plus sérieux sur le fond», estime-t-il. Les socialistes n’auraient pas dû «s’engager comme ça, sans savoir où [ils allaient] collectivement». L’élu se dit «désespéré» et évoque le risque d’une «impasse politique».

Il n’est pas beaucoup plus indulgent avec les autres candidatures de gauche. Dimanche soir, des proches de l’écologiste Yannick Jadot et de l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira se sont discrètement retrouvés autour d’une table pour évoquer une possible alliance entre les deux prétendants. Stéphane Le Foll n’y voit rien d’autre qu’un «micmac». Il ajoute : «Quelle immaturité de la part de tous ceux qui participent à faire de la politique comme ça». L’ancien ministre de l’Agriculture assure qu’il votera pour Anne Hidalgo, mais considère, «qu’après tout ça, il va falloir se poser les bonnes questions». Le Foll jure qu’il restera «socialiste jusqu’au bout. En tout cas jusqu’à cette présidentielle».

Dray mitraille sur Twitter

La situation brumeuse dans laquelle se trouve la gauche incite d’autres bonnes âmes socialistes à sortir du bois. Julien Dray, membre du bureau national du PS, écrit sur Twitter que «les chefs à plumes de la gauche» se prennent pour de «grands joueurs d’échecs» et qu’«à force de jouer la montre», ils ne se rendront «pas compte que la campagne est finie et qu’ils auront conduit le campus progressiste à un échec historique certainement le plus grave jamais connu». Et quand Boris Vallaud, député des Landes et tête pensante du programme présidentiel d’Hidalgo, rappelle que la candidate socialiste a déjà obtenu les 500 parrainages, y voyant la «démonstration qu’elle s’appuie sur un large socle d’élus», Julien Dray lui réplique «T’en as fumé de la bonne ce matin».

Quelques heures plus tard, l’un des inspirateurs de Baron Noir en remet une couche sur un message du sénateur David Assouline : «Un grand ministre a eu cette expression… Nous sommes au bord du gouffre et nous allons faire un grand pas en avant…», écrit Dray sur Twitter.

Ces échanges d’amabilités illustrent le tiraillement qui anime les dirigeants socialistes. Continuer à soutenir Hidalgo coûte que coûte ? Pousser pour l’union des gauches ? Ou faire un pas de côté vers Macron ? Plusieurs figures du PS sont dans le viseur de la majorité. Selon Le Parisien, les macronistes «espèrent des prises de guerre» et «attendent de nouveaux renforts» à gauche. Le maire de Dijon François Rebsamen figure dans le haut de la liste. Pas très loin derrière, on retrouve l’ancien président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et… Julien Dray. Pour l’heure, rien d’officiel. Mais entre une candidate au plus bas et des cadres qui regardent ailleurs, l’affiche du film «La Disparition ?» pourrait perdre, plus vite que prévu, son point d’interrogation.

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