Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo transforme son
Le soutien à l’Ukraine d’Anne Hidalgo s’est voulu clair samedi à Bordeaux. Une salle aux couleurs jaune et bleu, des drapeaux français et européens : la guerre a transformé le meeting de la candidate socialiste en un plaidoyer pour la défense de l’ Ukraine, pour l’Europe et contre les nationalismes.
« Nous sommes avec vous, peuple ukrainien ! » : dès le début de son discours, Anne Hidalgo, en grande difficulté selon les sondages, a donné le ton, évoquant la « gravité exceptionnelle » de ce meeting. Alors que ce dernier devait initialement avoir un côté beaucoup plus festif, avec la retransmission en début d’après-midi du match de rugby Ecosse-France – gagné par la France, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne.
« Nous avons besoin d’armes » implore une Ukrainienne
« On a changé intégralement le discours » vendredi, a expliqué son entourage. « Il fallait utiliser ce moment pour soutenir les Ukrainiens et dire notre opposition à Poutine », a justifié la candidate. « L’élection présidentielle est un moment sérieux, un moment où l’on se préoccupe de la démocratie ».
La veille, elle avait déjà modifié son agenda, substituant à son déplacement à Cergy dans le Val-d’Oise sur le thème de la sécurité en une rencontre avec la diaspora ukrainienne. Anne Hidalgo, qui a aussi participé dans l’après-midi à Bordeaux à la manifestation de soutien à l’Ukraine, est entrée dans la salle du meeting accompagnée d’une jeune Ukrainienne, Maryna Kumeda. Celle-ci, visiblement très émue, a raconté comment sa famille en Ukraine vivait actuellement « dans la cave de la datcha familiale » sous les bombardements russes. « Nous avons besoin d’armes », a-t-elle imploréDans le public, majoritairement composé de personnes plutôt âgées, beaucoup se disent touchés par ce que vit L’Ukraine. « J’ai la tête et le cœur en Ukraine actuellement, c’était primordial que notre candidate parle de ce qui se passe là-bas », estime Christine Ewans 65 ans, élue de Mérignac. « Je vis le stress d’un ami dont la femme est ukrainienne », raconte Jean-Louis Bargain, 68 ans, militant charentais, convaincu « qu’elle ne pouvait pas ne pas modifier son discours. Toute l’Europe est concernée ».