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Au secours Ségolène revient !
31 mars 2022

Présidentielle : le programme de Jean-Luc

Présidentielle : le programme de Jean-Luc Mélenchon est-il dans les clous des objectifs climatiques de la France ?

 

 

 


Face au réchauffement climatique, la prochaine ou le prochain président de la République devra prendre des décisions importantes. Son mandat prendra fin en 2027, trois ans avant 2030, date à laquelle la France devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 40% pour respecter l'accord de Paris sur le climat.

Pour ce faire, il ou elle trouvera sur son bureau la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), un document officiel qui décrit, secteur par secteur – transports, bâtiments, agriculture, industrie, etc. – les efforts importants à réaliser. Une feuille de route que les gouvernements successifs peinent à respecter depuis sa mise en place en 2015.

Les programmes des candidats sont-ils compatibles avec ces objectifs ? C'est la question à laquelle a voulu répondre franceinfo, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle 2022. Cet article présente un résumé de l'analyse des Shifters au sujet du programme de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de l'Union populaire. Vous pouvez retrouver leur évaluation complète sur leur site.

Son programme respecte-t-il l'accord de Paris ?

 D'après l'analyse des Shifters, le programme de Jean-Luc Mélenchon est complet sur l'environnement, puisqu'il "couvre la totalité des secteurs de la SNBC", et est "cohérent" avec celle-ci. Ils relèvent qu'il présente "un plan d'investissement complet, une gouvernance et la mise en place d'une planification concertée pour favoriser leur mise en œuvre". Le candidat de l'Union populaire propose "d'intégrer la dimension climatique au plus haut niveau en inscrivant 'la règle verte' au sein de la Constitution". Sur un plan plus concret, "il prévoit de généraliser l'évaluation de l'impact carbone des politiques publiques, et la systématisation de la comptabilité carbone pour les acteurs privés".

Toutefois, Les Shifters ont identifié une proposition "qui peut induire un effet rebond et allant à l'encontre de la SNBC" : l'annulation de la hausse du prix du gaz depuis 2017. Malgré cela, ils soulignent que le programme de Jean-Luc Mélenchon "se distingue par l'intégration forte de l'enjeu de justice sociale à celui de la transition bas carbone", par la suggestion "d'un ralentissement de la société", et "de multiples propositions autour de ces enjeux à l'échelle internationale".

Que propose-t-il secteur par secteur 

 Transports. Pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur très émetteur (31% des émissions en France), Jean-Luc Mélenchon s'intéresse principalement à des alternatives à la voiture individuelle. Il propose, listent Les Shifters, le "développement des transports collectifs et des transports à la demande, dans les grandes agglomérations et les zones moins denses". Il compte favoriser le covoiturage et l'autopartage. Pour le vélo, il propose l'aménagement d'infrastructures facilitant sa pratique avec notamment des zones de stationnements spécialement aménagées près des gares, des immeubles d'habitation ou des lieux recevant du public. Du côté du rail, le candidat de l'Union populaire met sur la table un "réexamen du réseau ferroviaire et son optimisation", tant pour les lignes grandes vitesse que pour les lignes du quotidien. 

Bâtiment. Pour ce secteur, responsable de 17% des émissions de gaz à effet de serre en France, le programme de Jean-Luc Mélenchon met l'accent sur l'isolation des bâtiments. L'objectif est de rénover au moins 700 000 logements par an afin que tout le parc français obtienne un niveau BBC (classe énergétique A ou B) avant 2050. Cela permet de réduire les besoins en chauffage, donc les émissions de gaz à effet de serre, le but étant de totalement décarboner les habitations dont l'isolation a été revue.

Agriculture. Jean-Luc Mélenchon mise d'abord sur une baisse drastique de notre consommation de viande : le principal levier de décarbonation qu'il propose est la réduction de 50% de la consommation de protéines animales. Cela s'accompagnerait de davantage de repas végétariens dans les cantines et du développement des protéines végétales. Selon le programme du candidat de l'Union populaire, ces changements s'articulent autour d'une mesure-phare : la planification de la sortie de l'élevage industriel. Pour cela, Jean-Luc Mélenchon prévoit une aide pour les éleveurs industriels se convertissant à des pratiques durables ou aux cultures végétales. Une enveloppe de 1,3 milliard d'euros par an pour l'aide à la transition et 4,2 milliards d'euros par an pour une alimentation de qualité pour tous est budgétée.

Forêts. Ce secteur n'est pas à négliger car des forêts en bonne santé peuvent capter du CO2 et contribuer à la limitation du réchauffement climatique. Les Shifters notent que Jean-Luc Mélenchon souhaite ainsi améliorer la "résilience de la forêt" en diversifiant les essences d'arbres. Conformément à la SNBC, le candidat considère le bois comme un matériau d'avenir pour la construction. C'est pour cela qu'il prévoit des formations professionnelles publiques afin d'accompagner l'évolution du secteur de la transformation du bois.

Industrie. Le secteur est à l'origine de 19% des émissions nationales. La principale mesure de Jean-Luc Mélenchon afin de les réduire est la création d'une "Agence pour les relocalisations". Celle-ci dépendrait du "Conseil à la planification écologique". Cette instance serait "chargée de recenser les secteurs industriels indispensables à la souveraineté nationale et à la bifurcation écologique, et d'établir un plan de relocalisation pour chaque filière ou production stratégique identifiée".

Energies. Pour ce secteur, qui n'est responsable "que" de 10% des émissions nationales, mais dont il a été beaucoup question avec l'émergence de la thématique nucléaire et la guerre en Ukraine, Jean-Luc Mélenchon propose de parvenir à un mix électrique d'origine 100% renouvelable en 2050. Il souhaite donc une sortie des énergies fossiles et une sortie du nucléaire. L'ensemble est accompagné d'un investissement dans l'efficacité et la sobriété. Ce projet, qui s'inspire en partie du scénario de l'association négaWatt, est "empreint d'incertitudes quant à sa faisabilité", estiment Les Shifters. Ce rythme élevé de transition pourrait en effet être difficile à tenir car "la SNBC a notamment repoussé l'objectif de réduction à 50% de nucléaire de 2025 à 2035 à la lumière de l'évaluation des scénarios réalisée par RTE". 

Déchets. La mesure-phare de Jean-Luc Mélenchon "contre la surproduction de déchets" est d'"interdire immédiatement les plastiques à usage unique" et de "remettre en place la consigne pour les bouteilles et bocaux en verre". D'autres mesures concernent "la collecte, la valorisation des déchets ou des interdictions" pour freiner la production de déchets, en ciblant notamment l'obsolescence programmée.

La mise en œuvre de ces mesures est-elle réaliste ?

De nombreuses mesures proposées par Jean-Luc Mélenchon sont applicables immédiatement, comme son vaste plan de rénovation énergétique des logements. Dans ce domaine, observent Les Shifters, "la plupart des mesures font appel à des technologies existantes, ce qui peut faciliter leur mise en application".

Mais d'autres mesures risquent de prendre du temps voire de rester hypothétiques. En effet, "bon nombre de mesures proposées passent par des modifications législatives lorsqu'elles impliquent des obligations (comptabilité carbone pour les entreprises), des interdictions (l'arrêt des lignes aériennes quand une alternative en train inférieure à quatre heures existe) et des réglementations", écrivent Les Shifters. Ils notent également que la mise en œuvre de certaines mesures est incertaine car elles "nécessitent des accords européens ou internationaux", comme la réforme de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

 

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