À peine le premier tour passé - au cours duquel il a réalisé un score historique pour sa formation LFI née en il y a sept ans, en 2016 -, le député des Bouches-du-Rhône a demandé à ses troupes et aux Français qui ne voulaient pas d’Emmanuel Macron à l’Élysée, “Élisez-moi à Matignon”.
Une manière habile de contourner la juste expression des institutions - le Premier ministre est nommé par le Président de la République - pour mobiliser son électorat et l’élargir en vue de ce “troisième tour” qu’il a ainsi et surnommé et compte réussir: les élections législatives.
Dans la même veine, et afin de ne pas perdre de temps, le leader insoumis a fait connaître, ce mardi 26 avril, deux jours seulement après le second tour et alors que le nouveau gouvernement n’est pas encore dévoilé, l’affiche officielle des élections des 12 et 19 juin prochains
La photo officielle est la même que celle de son affiche de candidat à la présidentielle. Et en grosses lettres: “Mélenchon”. Puis, juste en dessous, toujours en capitale “Premier ministre”. En tout petit, sur bandeau jaune: “Les 12 et 19 juin, votons pour les candidat-es de l’Union populaire”.
“On veut faire une campagne nationale, marteler un message unique”, précise à nos confrères de RMC un proche de Jean-Luc Mélenchon. 200.000 affiches seront brocardées dans les prochains jours afin “d’inonder le pays”, dixit le même.
“Inonder le pays”
Le message est simple et clair. Pas un slogan et peu de collectif qui se dégagent de ce premier tract officiel, alors même que les négociations avec les autres forces de gauche patinent. De quoi donner du grain à moudre à ceux qui l’accusent d’ultra-personnalisation d’un scrutin national qui prend forcément en compte les enjeux locaux alors que 577 élections sont prévues dans chaque circonscription.
“Nous n’avons pas la même culture”, soufflait le jour même au HuffPost Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, en pleines tractations avec LFI pour les législatives. “Ils voient ce scrutin comme uniquement national - ce qui est vrai -, mais nous prenons plus en comptent les enjeux locaux”, poursuivait l’écologiste, avant de prendre connaissance de cette affiche.
Différence de culture avec EELV
Selon BFMTV, un tract reprenant les principales mesures du candidat à Matignon sera distribué dès ce mardi soir à 2 millions d’exemplaires. Pas de perte de temps pour celui qui rêve de détenir un record jamais atteint depuis le référendum constitutionnel de l’an 2000, visant à remplacer le septennat présidentiel par un quinquennat: remporter une majorité à l’Assemblée nationale quand on n’a pas réussi à être élu président de la République quelques mois plus tôt.