L’embarrassant monsieur Mélenchon Unis sur les
Unis sur les questions nationales, désunis dès lors que la politique franchit les frontières : les membres de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient certes acté leurs désaccords diplomatiques au moment de sceller leur alliance de circonstance, au printemps, mais ils se trouvent aujourd’hui dans une situation embarrassante
Si les récentes déclarations de l’ex-candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, à propos de Taïwan suscitent un soutien prudent et discret de la part de ses amis de La France insoumise, elles enfoncent un coin supplémentaire avec les écologistes et le parti socialiste. En affirmant que « Taïwan est une composante à part entière de la Chine », Jean-Luc Mélenchon fait fi de « la volonté des Taïwanais de vivre en démocratie », souligne le patron du PS, Olivier Faure, qui se serait bien passé de cette nouvelle brèche.
Même son de cloche chez les écologistes où Julien Bayou regrette que le leader des Insoumis fasse montre d’une vision « à géométrie variable » de la démocratie, laissant ainsi apparaître « un vrai cynisme ». « Le cynisme de la diversion qui consiste à faire passer les bourreaux pour des victimes, c’est l’éternelle dialectique des dictateurs et la justification de leur barbarie. La Chine est une dictature », assure quant à lui l’eurodéputé écologiste normand, David Corman
Au fond, cette prise de position de Jean-Luc Mélenchon est-elle si étonnante ? Début 2022, il manifeste son désaccord en s’abstenant à l’Assemblée sur le vote d’une résolution dénonçant le génocide des Ouïghours par la Chine. En 2008, alors que les Tibétains réclament leur autonomie et le retour du dalaï-lama, il prend la défense de l’État chinois, peu regardant sur la question des droits de l’Homme.
Rétrospectivement, on en vient à se demander ce qu’il serait advenu si l’Insoumis avait accédé aux plus hautes fonctions du pays. Celles qui font de la diplomatie le domaine réservé du chef de l’État…