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Au secours Ségolène revient !
4 septembre 2022

À la braderie de Lille, Jean-Luc Mélenchon

À la braderie de Lille, Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à marcher sur Paris

 

 

l'essentielC'est un Jean-Luc Mélenchon ultra-offensif qui a fait un discours remarqué sur le stand de la Nupes, ce samedi, à la braderie de Lille. Devant un parterre de fidèles enthousiastes, il a appelé les militants de gauche à passer à l'action, le moment venu, lors d'une "immense marche" sur Paris. 

Jean-Luc Mélenchon n'a pas mâché ses mots ce samedi, à la braderie de Lille, contre tous ceux qui "ont préparé une catastrophe" préjudiciable au pouvoir d'achat des Français, Emmanuel Macron en tête bien sûr. Le chef de l'Etat accusé de ne pas avoir écouté la France insoumise qui, en septembre 2021, proposait de bloquer les prix. 

Le leader insoumis s'est montré particulièrement en verve devant un public serré qui l'attendait portable à la main pour photographier l'inspirateur de la Nupes. Et les fans n'ont pas été déçus par leur tribun préféré qui s'est exprimé "en homme d'âge", pour ne pas dire en vieux sage, mais qui a porté un discours quasi révolutionnaire après s'être d'abord adressé aux plus jeunes des électeurs qui ont voté pour lui: "Ne renoncez à aucun de vos rêves. Ne faites pas de compromis, pas d'arrangement. Ce monde est pourri par l'argent, ce monde est pourri par l'inégalité, par le saccage de l'environnement, la destruction de tout ce qui est vivant. Alors même que les choses sont à ce point, nous voyons l'irresponsabilité de ceux qui dominent le monde et qui n'ont qu'une seule idée, comment faire continuer leur fabuleux taux de profit sans s'occuper de savoir ce qui se passe autour d'eux

Jean-Luc Mélenchon a posé son mouvement en victime à la veille de la rentrée sociale. "Quand nous engageons, comme c'est normal dans une démocratie, notre travail d'opposant, (...) il nous est répondu sans cesse par des injures, par des mises en cause", a jugé l'ancien candidat à la présidentielle. Un opposant qui n'hésite pas à prêter des velléités dictatoriales au chef de l'Etat, estimant que "le pouvoir macroniste est un pouvoir qui sera de plus en plus autoritaire car les libéraux sont comme ça. Ils sont persuadés qu'il faut tout déréguler. Or qui est la source de toutes les lois? Les citoyens. C'est pour ça que, intrinsèquement, les libéraux sont conduits à l'autoritarisme." Pour le leader Insoumis, "tout ça conduit à de la violence". En atteste selon lui les 32 personnes éborgnées lors des manifestations des Gilets jaunes. Mais aussi le recul d'un grand journal du soir - Le Monde pour ne pas le citer - qui a décidé de retirer une tribune parce que le chef de l'Etat, M. Macron, a protesté contre son contenu".

La haute cour de justice pour Emmanuel Macron?

"Chaque jour qui passe, nous sommes en train de nous enfoncer dans quelque chose qui n'est plus tout à fait une démocratie", a martelé Jean-Luc Mélenchon qui dénonce la constitution d'un conseil de défense pour gérer le problème de la hausse des prix de l'énergie. Une façon pour Emmanuel Macron de contourner le travail parlementaire et donc toute opposition, selon lui. Ainsi, "plus aucun citoyen ou groupement de citoyen ne pourra le traduire devant la haute cour de justice", assène un Jean-Luc Mélenchon n'hésitant pas à faire peser le soupçon sur le président de la République alors que "l'Etat se disloque".

En atteste la participation du préfet de l'Hérault à une procession religieuse, pour JLM qui a retrouvé à Lille ses accents de défenseur de la laïcité, alors que ses détracteurs critiquaient depuis des mois sa dérive vers le communautarisme. "Ce n'est pas à l'Etat d'organiser les religions, a souligné le patron de la Nupes tout en demandant "avec respect" aux autorités religieuses "de ne pas donner de consignes de vote". Mais Jean-Luc Mélenchon n'est pas à un paradoxe près. "Vous pensez par vous-même et vous décidez par vous-mêmes" rappelle-t-il à ses militants... avant de donner lui-même des consignes à l'encontre des "très intelligents" responsables de tous les maux! "Si vous n'acceptez pas, faites quelque chose. Agissez, entrez dans l'action, aidez tous ceux qui agissent!"

"Il faut tout changer, de la cave au grenier"

Première bataille à gagner annonce Jean-Luc Mélenchon, la taxe sur les super profits. "Il faut changer les méthodes de production, il faut tout changer, de la cave au grenier, tout. Pour que cette société reste une société vivable par les êtres humains." Une société où le non-alignement serait la règle. "C'est le discours de toute cette part de l'humanité qui ne veut pas de maître. Il n'y a pas de peuple libre s'il n'est pas indépendant."

Pour porter ces valeurs, la gauche peut compter sur ses 75 députés... sans cravate. "On s'améliore, ironise JLM.  Avant on était sans culotte maintenant on est sans cravate." Ils seront en première ligne si l'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée nationale évoquée par Emmanuel Macron devant des députés battus devient réalité.  Mais "préparez-vous, dit Jean-Luc Mélenchon aux siens. Si les solutions démocratiques ne vous sont pas proposées, passez à l'action". Un effet de langage pour motiver les troupes? Comment? Par des solutions anti-démocratiques? Le leader insoumis se garde de tout dérapage. 

Une immense marche sur Paris pour faire une démonstration de force

Il invite ses fidèles à se mobiliser les samedis et dimanches pour ne pas faire de sacrifice sur leur paie. Une stratégie déjà éprouvée par les Gilets jaunes. Mais il propose quelque chose de plus organisé, sans annoncer de date pour le moment. "Il faut que vous vous prépariez pour faire une immense marche sur Paris. Une immense marche. C'est le moyen de faire la démonstration de force. Et si l'essence coûte cher, allez-y à bicyclette ou à pied. Mais allez-y."

Il renvoie au slogan de la classe ouvrière anglaise: "Trop, c'est trop; enough is enough. Organisez-vous." Mais il s'adresse aussi à tous les partis politiques qui ont accepté de se regrouper au sein de la Nupes, leur rappelant le "programme de rupture avec la logique du système capitaliste". Il leur demande de ne pas céder aux divisions qui feraient trop plaisir à la droite. "Ils attendent qu'on se dispute. Sans cesse attiser, diviser, créer du bazar, de la dispute, en espérant qu'on finisse par se disloquer. C'est contre ça que nous devons faire face. Il faut rester unis. Nous avons gagné le premier tour de l'élection législative, pas eux." Un arrangement avec les chiffres pour mieux souligner qu'Emmanuel Macron n'a pu s'en sortir qu'au 2e tour, "parce que des électeurs de droite ou de LREM ont préféré laisser passer un fasciste. Honte à eux. Honte à vous, vous ne valez rien"!

Jean-Luc Mélenchon le laisse clairement entendre, avec les valeurs de la Nupes, pas d'arrangement! Alors qu'aujourd'hui, faute d'accord en bon et dû forme avec LR, "c'est l'extrême droite qui décide et Macron qui obéit". Et l'éternel Insoumis de prévenir: "Nous ne sommes même pas fatigués monsieur Macron. Nous voilà, et vous finirez par partir." De gré ou de force? Toute l'ambiguïté du discours de Jean-Luc Mélenchon est là. Jean-Luc Mélenchon qui, en même temps, prend soin de préciser: "Nous sommes attachés à la démocratie et à la République."

 

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