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Au secours Ségolène revient !
5 juillet 2019

Monsieur Mélenchon est-il bien sérieux ? PAR

Monsieur Mélenchon est-il bien sérieux ?

 

PAR MANAJUL

Le Député fort en gueule et chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est récemment fait remarquer par une de ses habituelles virulentes charges. Il réagissait à l’annonce de l’adhésion prochaine de la Géorgie à l'Otan – une « provocation grossière et stupide » d’après lui.

Lui qui appelle à lever les sanctions européennes contre Moscou estime qu’il ne fait pas bon de se rapprocher d’anciens pays du bloc soviétique, considérés par Moscou comme sa chasse gardée.

 

« De quoi je me mêle ? » a rétorqué la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili. « La Russie ne nous a pas fait changer d'un iota notre direction euro-atlantique, ce n'est pas Mélenchon qui va nous faire changer » estime la dirigeante. Mais il est fort à parier que M. Mélenchon ne prête pas beaucoup d’attention aux protestations de la femme d’Etat, tout comme il ignorait royalement les propos de l’ex-président géorgien Mikhaïl Saakachvili, un temps conseillé par Raphaël Glucksmann. Il le qualifiait d’ailleurs de « tyran d’extrême droite ».

Cette nouvelle charge fait écho à une sortie au sein de l’hémicycle à propos du Kazakhstan, lors de laquelle ses qualités de tribun ont failli faire oublier l’hypocrisie de ses propos. Rappelant que la politique internationale n’est pas la chose de l’exécutif, il avait vivement critiqué la signature du partenariat de coopération renforcée entre l'Union-européenne et le Kazakhstan. Le chef de file de la France insoumise avait alors fermement fustigé ceux qui, en France, se félicitaient des « progrès démocratiques » dans ce pays.

« La même Union européenne, qui vote des sanctions contre le Venezuela, nous invite sans autre forme de discussion à voter » ce texte, déplorait alors l’élu, avant de qualifier Noursoultan Nazarbaïev, le Président kazakhstanais, qui a depuis donné sa démission pour organiser une transition politique, d’« abominable tyran » (un mot que l’on retrouve décidemment beaucoup dans la bouche d’un homme que les cadres de son propre parti accusent de « dérives autocratiques »). Une nouvelle saillie caractéristique de l’indignation à deux vitesses du leader politique.

Un drôle de sens de la démocratie

Si Jean-Luc Mélenchon fustige sans complexe les régimes de ces deux pays, il est en revanche beaucoup plus partial envers le régime vénézuélien de Nicolas Maduro. Il le prenait même en exemple pour s’opposer à la politique de l’Union européenne, alors même que ce dernier est contesté depuis 2014 – un an à peine après son élection. Critiquer un pays qui, s’il est sur la bonne voie, a encore des progrès à faire pour atteindre les critères occidentaux de démocratie, pourquoi pas. Mais encore faudrait-il revoir ses priorités.

Pour rappel, en 2017, Maduro a organisé l'élection d'une Assemblée nationale constituante pour remplacer l'Assemblée nationale où il a perdu la majorité, plongeant le pays dans un chaos sans précédent. Dans un rapport accablant de 53 pages, Amnesty France dénonce avec force les violations répétées des droits humains commises au Venezuela, intitulé « Soif de justice : crimes contre l'humanité au Venezuela ».

L’ONG y a dénombré pas moins de 8 000 exécutions extrajudiciaires entre 2015 et 2017 – soit avant que la crise n’atteigne son paroxysme et que l’armée n’ouvre le feu sur la foule à chaque nouvelle manifestation majeure. La série d'exécutions extra-judiciaires, « commises avec la connaissance ou sous les ordres des autorités, y compris au plus haut niveau » souligne le document. Silence assourdissant de M. Mélenchon.

La grande tartufferie

Pendant ce temps, à Caracas, la répression continue : « la torture est courante » et l’armée se livre à une véritable « guerre psychologique » pour éviter un renversement du pouvoir – avec, notamment le contrôle arbitraire du contenu de téléphones sur des checkpoints (messages, Facebook, Twitter…) pouvant donner lieu à des arrestations. Un cauchemar orwellien. Le vice-président de l’Assemblée nationale, Edgar Zambrano, a lui-même été arrêté le 8 mai dernier, sous les chefs de « trahison à la patrie et conspiration », pour avoir daigné manifester contre le régime.

« Les exécutions extra-judiciaires, les morts dues à l'usage excessif de la force, les arrestations massives et arbitraires et les maquillages de crimes, de même que l'absence d'enquête », montrent une « attaque dirigée contre une partie spécifique de la population civile : ceux qui étaient ou étaient perçus comme des opposants au gouvernement », assure Amnesty International. L'impunité s'élèverait à 98 % pour les violations de droits humains d’après le rapport.

Pour l’ONG, ces faits répondent à la qualification de crime contre l'humanité, à cause de la « gravité des actions, du nombre de victimes, de la période et de la zone dans laquelle elle était menée, à travers la coordination de forces, de même que le fait que des schémas similaires aient été observés en 2014 et 2017 ». Un verdict d’une gravité alarmante auquel il est probable que l’élu de la France insoumise ne donne pas de suite.

Incompétence ou mauvaise foi ?

Autre cas d’arbitraire, dans une tribune publiée par Libération en mars dernier, Jean-Luc Mélenchon déclarait sa flamme à la Russie de Vladimir Poutine, « partenaire naturelle » des Européens. Et ce en dépit d’une invasion militaire en Géorgie en 2008, d'importants et réguliers soupçons de fraudes électorales, d’une persécution systématique des opposants politiques, de l'annexion de la Crimée dans un référendum très contesté ou encore du soutien de Moscou au régime de Bachar al-Assad.

 

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