Yannick Jadot au JDD : "Il faut assumer la

Yannick Jadot au JDD : "Il faut assumer la conquête du pouvoir"

 Anna Cabana

Révélé par sa troisième place aux européennes et devenu politique préféré des Français, Yannick Jadot ambitionne d’inventer "une écologie conquérante".

• Depuis sa troisième place aux européennes, l'écologiste est partout. Selon les données de Press’edd, première plateforme des médias français qui scrute l’ensemble des publications imprimées ou numériques, la visibilité de Yannick Jadot a été multipliée par trois cette semaine par rapport à la précédente. Le nombre d’articles le mentionnant atteint environ 80% de ceux citant Emmanuel Macron. Il dépasse Marine Le Pen de 20% et a été deux fois plus présent que Wauquiez, quatre fois plus que Mélenchon. Mais qui est-il vraiment? Un héros, comme disent beaucoup? Dans le JDD, Anna Cabana, dresse le portrait de l'homme qui a créé la surprise. Yannick Jadot lui livre des confidences sur son parcours, sa vision de la politique et du pouvoir et ses objectifs.

Le refus du clivage gauche-droite

Au sujet de la proposition de Ségolène d’être numéro 2 sur une liste conduite par lui, il est ferme : "Je ne me suis jamais laissé flatter. Il faut sortir des vieilles recettes du rafistolage des appareils. Je ne veux pas sauver la gauche ; je veux sauver la jeunesse." Sur la présidentielle de 2017, à laquelle il s’est soustrait, il dit : "Il y avait dans ma construction quelque chose qui n’était pas fini." Faut-il déduire du plus-que-parfait qu’aujourd’hui ladite construction est finie? "On va construire le grand projet pour une alternative dans notre pays. Il faut assumer la conquête du pouvoir et surtout assumer son exercice. Les municipales arrivent, il faut qu’on joue la gagne. Je veux réussir la victoire de l’écologie. Je sais que j’ai une responsabilité particulière dans cette victoire à venir. J’ai un rôle important à jouer là-dedans."

L’aventure de Jadot, c’est d’inventer "une écologie conquérante, une écologie de gouvernement". Cela ne revient-il pas à tenter de fonder la gauche du XXIe siècle? "Non. Je ne veux exclure personne. J’aime assez peu les trucs d’appareils, ce n’est pas forcément une qualité en politique." Mais lui est un homme de gauche, non? "Non. Le clivage droite-gauche a toujours nié la question environnementale. Je considère que le seul grand projet politique global qui peut nous réconcilier, c’est l’écologie. Je ne veux pas faire un club fermé."