Elle reçoit dans son grand bureau à la déco sommaire, au quatrième étage de l’hôtel de ville de Paris. Ce matin-là, Fatoumata Koné a l’air d’une femme pressée, à jeter toutes les cinq minutes un œil inquiet à son téléphone, qui n’arrête pas de vibrer. La présidente du groupe écolo à la mairie de Paris se prépare à un nouveau clash avec ses alliés socialistes. Le sujet est encore une fois affaire de symbole : faut-il une place Claude-Goasguen, du nom de cet élu de droite, ancien maire du 16e arrondissement, ancien partisan de l’Algérie française et opposant au mariage pour tous ? Après un débat houleux, la délibération portée par le groupe LR sera votée avec le soutien de la maire socialiste, Anne Hidalgo, au nom de la courtoisie républicaine. Révulsant pour les écolos.
« Il a insulté beaucoup de personnes, il représente l’extrême droite et l’homophobie… Je ne comprends pas qu’un exécutif de gauche puisse accepter ça », explique Fatoumata Koné. Sur Twitter, l’élue va jusqu’à sermonner Audrey Pulvar, proche d’Anne Hidalgo, pour son « manque de courage » lors du vote.