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Au secours Ségolène revient !
2 juillet 2021

Ecologie: comment Yannick Jadot s’est retrouvé

Ecologie: comment Yannick Jadot s’est retrouvé contraint de passer par la case primaire

Après le maire de Grenoble Eric Piolle le matin même, le député européen Yannick Jadot a annoncé mercredi au journal de 20 heures de TF1 sa candidature à l’élection présidentielle à travers la primaire organisée en septembre par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et quatre autres partis partenaires

Libéré, délivré Yannick Jadot ? Après de longs mois de campagne dans le costume du presque candidat, le député européen a finalement confirmé mercredi son statut de prétendant à l’Elysée. Non sans avoir baladé au préalable une partie de la presse, afin de mieux préserver un plan com des plus classiques : le JT de 20 heures TF1 et une longue interview dans L’Obs. Si sa candidature ne faisait aucun doute, une question restait toutefois en suspens : celle de sa participation à la primaire du pôle écologiste au sujet de laquelle il n’a jamais caché ses doutes.

« Oui, j’entends bien solliciter le soutien de ma famille politique. Même si toutes les conditions d’organisation ne sont pas encore connues à l’heure où je vous parle, je participerai à la primaire ou tout processus de désignation qui sera choisi », a-t-il finalement annoncé dans son entretien à l’hebdomadaire. Mieux, Yannick Jadot y revendique sa « loyauté » vis-à-vis d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), lui qui n’a jamais milité ailleurs que chez les écologistes. Le député européen avait remporté le précédent scrutin interne en 2016, avant de se désister en faveur de Benoît Hamon. Fidèle mais pas complètement rassuré, le député européen distille des mises en garde par petites touches contre un cadre qui ne serait conforme à ses ambitions.

« Yannick a toujours dit que la primaire pouvait être un piège à trop mettre en scène nos divisions »

Poker menteur. « Yannick a toujours dit que la primaire pouvait être un piège à trop mettre en scène nos divisions. On s’est interrogés sur le calendrier, on aurait bien sûr préféré que cette question ait déjà été réglée en amont. Mais on a pris acte du fait que la séquence présidentielle démarrerait après les régionales et les départementales. Puisqu’on se dirige vers un vote ouvert et pas vers une désignation interne, il faut qu’il soit à la hauteur de l’imaginaire d’une primaire. En termes de dynamique, mais aussi en termes de participation suffisamment large », explique Mounir Satouri, son collègue au Parlement européen qui est désormais le coordinateur général de la campagne.

En réalité, l’écologiste a bien dû se résoudre à suivre l’agenda de son parti, faute d’être parvenu à convaincre de l’utilité du « dépassement » auquel il appelait dans un courrier interne il y a encore deux mois. Faute également d’avoir trouvé une issue concrète aux éphémères réunions des leaders de la gauche qui se sont tenues à son initiative, avant une reprise en main formelle par les partis politiques. Le poker menteur avec Jean-Luc Mélenchon a notamment fait long feu. « On a donné, j’ai parlé pendant deux heures avec lui au téléphone ! », expliquait ainsi Yannick Jadot à un militant de La France insoumise (LFI) lors d’un déplacement de terrain pendant la campagne des régionales.

S’il n’est plus question pour lui de « tendre la joue », son entourage continue de défendre cette main tendue. Ne serait-ce que pour avoir dissipé « le mythe d’une union générale avec LFI qui n’aurait rendu service à personne ». Mais le processus enclenché avec le Parti socialiste vers « un contrat de gouvernement, un accord pour les législatives et un candidat commun » n’est pas plus avancé. Le patron des socialistes, Olivier Faure, a même changé de registre cette semaine pour réclamer le leadership du rassemblement, après la reconduction des sortants PS aux régionales et l’échec des écologistes dans leur conquête d’une présidence. Un revirement que les Verts mettent sur le compte de l’imminence du congrès socialiste prévu fin septembre.

« Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas y revenir. Tous les sondages indiquent que, sans rassemblement, les chances pour notre camp politique d’arriver au second tour de la présidentielle sont minimes. Aujourd’hui, c’est le temps de la primaire de l’écologie, ce qui n’exclut pas des discussions et la recherche d’un chemin commun au lendemain de la désignation », indique Mounir Satouri. Dans L’Obs, Yannick Jadot espère d’ailleurs que ses deux concurrents déclarés, le maire de Grenoble Eric Piolle et l’ancienne porte-parole d’EELV Sandrine Rousseau, « auront à cœur de ne pas faire de ce processus une sorte de congrès élargi mais une primaire de conquête pour gagner en 2022 ». Son créneau : « Une écologie ouverte et majoritaire, pas identitaire et minoritaire. »

Son équipe jure que Yannick Jadot — testé récemment à 10 % des intentions de vote pour la deuxième fois — voit au-delà, vers une accession au second tour de la présidentielle

Chaudron vert. Pour y parvenir, le député européen vise deux catégories. D’abord, les trois millions d’électeurs de la liste qu’il a conduite aux européennes de 2019 et qui l’ont placé en troisième position du scrutin (13,48 %). Mais aussi « les cadres, les élus et les sympathisants » d’EELV et des partis alliés formant le pôle écologiste organisateur de la primaire. La porte-parole et ancienne députée Eva Sas tout comme l’adjoint aux transports de la mairie de Paris David Belliard figurent parmi les premiers à appuyer sa candidature. Plusieurs têtes de liste aux dernières régionales et des députés européens vont également les rejoindre d’ici peu. Une étape interne que n’enjambera pas le candidat... bien qu’elle aurait pu n’être qu’une formalité « si Yannick avait eu le cran de prendre le parti après les européennes », regrette un soutien du candidat.

Voilà donc l’intéressé contraint de replonger dans le chaudron vert qui l’a investi par deux fois. Cette fois-ci pourtant, son équipe jure que Yannick Jadot — testé récemment à 10 % des intentions de vote pour la deuxième fois — voit au-delà, vers une accession au second tour de la présidentielle. Avec ni plus, ni moins que l’Elysée en ligne de mire. Plus qu’au peuple de l’écologie, c’est à « tous les Français » qu’il souhaite désormais s’adresser. Tout en gardant un œil attentif sur la mise en œuvre concrète du vote et notamment sur l’ouverture prochaine des inscriptions dont le nombre dessinera les contours du scrutin : primaire ouverte ou entre-soi militant. En supposant que l’attelage entre toutes les composantes de la galaxie écologiste tienne d’ici là.

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