Delphine Batho, la verte décidée Delphine Batho
Delphine Batho n’est pas du genre à se confier à la première tête qui passe. Elle sait garder ses secrets. L’écologiste a une autre particularité : la trouille. Pas la sienne, mais celle qu’elle file aux autres. La députée des Deux-Sèvres est capable de renvoyer son interlocuteur – peu importe le grade – dans les cordes en une fraction de seconde. Un tempérament qui pose une ambiance. Ces derniers jours, la direction d’Europe Ecologie-les Verts (EELV) s’interrogeait : Delphine Batho sera-t-elle candidate à la primaire en septembre ? Les têtes vertes se grattaient la tête. Personne ne la questionnait vraiment. Mais la présence de l’ancienne ministre de l’Ecologie (sous le règne de François Hollande) était désirée. Pas question de se retrouver avec une primaire entre adhérents d’EELV.
La députée des Deux-Sèvres a passé de nombreuses années au Parti socialiste. Elle candidate au poste de premier secrétaire en 2018. Des mots sans gants en guise de présentation : «Je me présente sans les parrains, sans les barons, sans les fausses cartes, en dehors de tout courant. Que les choses soient claires, j’irai jusqu’au bout. Les liquidateurs d’espérance, le verrouillage de l’appareil, ça suffit.» L’ancienne ministre s’arrête en chemin, elle ne se présente pas, faute de parrainages suffisants. Elle claque la porte du PS et prend la gouvernance de Génération Ecologie. Une nouvelle vie.
Comme toujours : elle ne fait pas les choses à moitié. Delphine Batho quitte également les socialistes à l’Assemblée nationale. L’ancienne ministre préfère la solitude à ses anciens amis. La vérité : elle ne fait plus «confiance» aux partis de gauche qui cherchent à surfer sur l’écologie pour se refaire la cerise. «Une diversion pour construire une union de gauche à l’ancienne.» Elle vise le Parti socialiste et La France insoumise. Delphine Batho prône l’indépendance verte dans les urnes. On a pu le constater le lendemain des régionales. La présidente de Génération Ecologie a dénoncé dans un communiqué cinglant une «stratégie confuse», pointant la «musique nationale dominante enfermant l’écologie politique sous la tutelle de l’union de la gauche».