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Au secours Ségolène revient !
21 avril 2022

Mélenchon se confie : ses 100 premiers jours à

 

Mélenchon se confie : ses 100 premiers jours à Matignon, sa nouvelle campagne

"Ils font de moi un dictateur mais ils ne savent pas que je n'ai pas le temps de dictatorer", confie l'Insoumis qui promet "un enfer" de cohabitation.

 

"Bon ! Qui paie ? C'est la seule question importante dans un bistrot !" A la table d'un petit restaurant situé à une encablure du QG de La France insoumise où il s'est invité pour le café, ce mercredi 20 avril, Jean-Luc Mélenchon trépigne de fierté. Son coup de théâtre - "Je demande aux Français de m'élire Premier ministre" - la veille sur BFM TV en a surpris plus d'un. Il le sait et s'en délecte. "Alors, vous avez trouvé ça comment ?" On croirait qu'il a digéré, presque oublié, son échec du premier tour, le 10 avril dernier. "Ma règle, c'est de ne jamais subir les évènements, de rester maître du calendrier", dit-il, poing sur la table et sourire aux lèvres. "Je préférerais être président que Premier ministre, bien sûr ! Oh là là ! Dans quelle galère je me suis encore fourré..."

A ceux qui ne l'avaient pas encore compris, Jean-Luc Mélenchon tient à répéter que sa campagne n'est pas terminée, que l'élection présidentielle ne saurait prendre fin le 24 avril. "Une élection est censée purger un conflit d'idées mais là, rien n'est purgé. Tout le monde va ressortir avec les crocs", explique l'Insoumis en chef, qui théorise le "troisième tour" de l'élection présidentielle. "Croyez-vous sincèrement qu'un enthousiasme va naître le 25 avril pour Emmanuel Macron et son bilan ?" Il assume de se jouer des règles de l'élection présidentielle et des législatives qui s'ensuivent. La Ve est mal construite, ne l'a-t-il pas théorisé des centaines de fois ? 

La tortue et le boa

"Je suis un optimiste de la volonté de l'action", promet celui qui espère forcer la cohabitation. "Il y a eu la tortue", lance-t-il dans une référence à la sagacité de l'animal dont il s'est si souvent réclamé pendant la campagne. Et mimant une compression avec ses mains et le bruit de sa bouche, il prévient le prochain locataire de l'Elysée : "il y a le boa maintenant." Et de préciser : "Ce n'est pas de la communication et des slogans mais un rapport de force qu'il faut installer dans le discours. Si je vais à Matignon, c'est une victoire du bloc social. Ça aura un sens politique aigu." 

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Le boa Mélenchon veut s'engager dans un nouveau trou de souris. Vendredi, il ira au Festival du Livre de Paris et il sait que les caméras et les micros se presseront autour de lui. Il se souvient qu'en mars 2017, il déambulait au milieu des livres et de leurs auteurs pendant plus de sept heures. Il ne sait pas s'il restera aussi longtemps. Il prendra la direction de Marseille dès samedi, aimerait visiter une exposition, idéalement sous l'oeil des caméras, et y votera dimanche. Il ne s'interdit pas non plus un grand événement d'ici le premier tour des élections législatives, le 12 juin. "Je vais faire la campagne des législatives", promet-il, sans préciser s'il sera candidat ou s'il se tiendra au-dessus de la mêlée. Mélenchon, candidat ad vitam aeternam.  

"Il faut courir voir nos amis Algériens"

On ose un peu de politique-fiction : "A quoi ressemblerait une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon ?" Lui, goguenard : "L'enfer." Il a même imaginé ses cent premiers jours à Matignon. "Jour 1, je bloque les prix. Jour 2, j'augmente le smic. Et une bonne nouvelle par jour qu'il restera ensuite", sourit-il, faussement sibyllin. Puis, il fronce les sourcils, change de ton. L'un de ses premiers déplacements de Premier ministre serait sans doute en Algérie, victime à venir d'une crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine. "Il faut courir voir nos amis algériens. Nous avons du blé pour eux, à prix bloqué, et ils ont, eux, du pétrole. Nous n'avons aucun intérêt à ce que la situation se bordélise." 

Mais la marche vers Matignon est haute et pentue. Il faudra aussi élaborer un gouvernement, tâche d'autant plus laborieuse que la gauche est divisée comme rarement elle l'a été. "Je suis assez optimiste sur le fait d'arriver à construire un gouvernement avec des personnes qui ont une culture commune. Comment faire ? Avec le programme commun !" Il compte bien embarquer avec lui les communistes, les écologistes et les socialistes. Ont-ils d'autres choix ? Avec les premiers, l'accord aux législatives est sur le point d'aboutir. Les espoirs d'un ralliement des écologistes restent plus modérés. Les Insoumis doutent bien plus encore de la véritable volonté des socialistes à les rejoindre. Et à ces trois appareils politiques qui craignent qu'il ne les écrase encore un peu plus, il veut rassurer : "Ils ont fait de moi un dictateur mais ils ne savent pas que je n'ai pas le temps de dictatorer." 

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