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Au secours Ségolène revient !
3 mars 2019

Ségolène Royal sabre le budget de lutte contre la

Ségolène Royal sabre le budget de lutte contre la pollution de l’air

15 avril 2015

 

Après une série d’épisodes de forte pollution atmosphérique sur la région parisienne et le nord de la France, le gouvernement diminue de 15 % le budget d’Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air.

Une belle décision de Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie : baisser le budget du principal outil de surveillance de l’air en région parisienne, Airparif. Mardi 14 avril, après plusieurs pics de pollution ces dernières semaines, le jour même où l’Assemblée nationale adoptait le projet de loi de santé, l’Etat a décidé d’abaisser sa subvention de 15% à Airparif pour l’année 2015, soit 240 000 euros en moins.

Airparif ? C’est l’association qui mesure et surveille la qualité de l’air atmosphérique en région parisienne – une association créée en 1979 et agréée par le ministère de l’Ecologie. Autrement dit, un des principaux outils dans l’enjeu de santé publique qu’est la lutte contre la pollution. Celle-ci est, rappelle Jean-Félix Bernard, le président d’Airparif, « première cause de mortalité environnementale dans le monde, et première préoccupation sanitaire des citoyens parisiens ».

Une décision « brutale » - « nous n’en avons été informés qu’il y a quelques jours » - et une coupe budgétaire qui « empêchent de moderniser l’outil, au moment où nous en avons sûrement le plus besoin », dit à Reporterre le président d’Airparif. « Il est surréaliste de réduire le financement alors qu’il y a au contraire de plus en plus de demandes d’informations sur la qualité de l’air, de relevés et de communication sur ces enjeux », juge de son côté Sébastien Vray, président de l’association Respire.

Avec cette baisse, l’Etat ne finance plus qu’à hauteur de 25 % le budget de l’association, aux côtés des collectivités (Île-de-France et Mairie de Paris) qui en assurent près de 30 %. Pour M. Bernard, c’est la pérennité même de la structure qui se trouve remise en cause : « Sur un budget de ce type, on peut gérer une diminution de 2 ou 3 %, pas 15 %. En tant qu’association, nous ne pouvons pas faire d’emprunt et le risque est grand que nous soyons déficitaire à la fin de l’année. A terme, les emplois et les salaires sont menacés ».

A moins que les entreprises ne se substituent à la défaillance de l’Etat ? « On nous a dit que les industriels compenseraient cela », glisse Jean-Félix Bernard, qui rappelle que le principe pollueur-payeur est à la base du financement de l’association. Problème ? « La loi dit que tout le monde doit contribuer, mais ne vise personne ».

L’unanimité de la classe politique contre Ségolène Royal

Tout au long de la journée, les déclarations publiques ont dénoncé la décision gouvernementale. « Je suis atterrée. La farce gouvernementale sur la pollution continue. A ce niveau, cela en devient criminel », dit Corinne Rufet, vice-présidente en charge de l’environnement – et donc de la qualité de l’air – du Conseil régional d’Ile-de-France.

Du côté d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), un pro-gouvernement comme Denis Baupin a signé un communiqué de presse avec Cécile Duflot, qui mène la fronde contre le PS, afin de dénoncer « l’asphyxie d’Airparif » :

 

A la Mairie de Paris, les socialistes d’Anne Hidalgo comme l’UMP de Nathalie Kosciusko-Morizet ont manifesté ensemble leur désaccord. Droite et gauche, toutes tendances confondues, ont voté à l’unanimité un vœu présenté par les écologistes, lors de la session du Conseil de Paris mardi après-midi, un vœu qui demande à la Maire de saisir « la ministre de l’Environnement pour assurer le maintien initial de la dotation de l’Etat ».

De son côté, la secrétaire nationale d’EELV, Emmanuel Cosse, évoque dans un tweet un « non-sens écologique ».

Ségolène Royal est directement interpellée. « Il s’agit forcément d’un arbitrage de la ministre, à moins qu’elle nous explique qu’elle n’a même pas la main sur son propre budget », analyse Corinne Rufet.

"La politique ’pro-pollution’ de Mme Royal"

Mais impossible de connaître les motivations propres à cet arbitrage. Contacté directement, le cabinet de Mme Royal n’a pas donné suite à notre demande, tandis que tout au long de l’après-midi, le bureau de la mission Qualité de l’air au ministère de l’Ecologie restait injoignable. Seul le service de communication répondait au téléphone, pour nous informer que Mme Royal donnait deux conférences de presse sur… le gaspillage alimentaire et le départ de l’Hermione.

« C’est le cinquième acte de la politique ‘pro-pollution’ de Madame Royal, après le retrait de la taxe poids lourds, sa polémique sur les feux de cheminée, le refus de la circulation alternée et le report de l’application de la surveillance de la qualité de l’air dans les crèches », estime Sébastien Vray.

« C’est la preuve qu’elle n’en a définitivement rien à faire », assène Corinne Rufet, pour qui l’argument de l’austérité ne peut pas suffire : « Bien sûr que le budget du ministère de l’Ecologie a été diminué cette année, mais c’est le cas pour tous les budgets publics, et moi, cela fait quatre ans que je n’ai pas touché à cette subvention. C’est ce qu’on appelle un arbitrage ».

Jean-Félix Bernard y voit, lui, une « décision punitive, directement liée à son discours récurrent sur l’écologie punitive ». Madame Royal avait estimé il y a quelques jours que la mesure de circulation alternée, à laquelle elle s’était opposée bien seule, relevait de « l’écologie punitive ».

« Avec son écologie, c’est elle qui nous punit tous », répond Corinne Rufet, qui en appelle aux plus hautes autorités de l’Etat pour sortir de l’absurdité : « C’est elle la dogmatique, dans cette histoire, en traitant ce dossier avec un logiciel des années 1970. Le problème, c’est que ni le ministre de la Santé, ni le premier ministre, ni le président de la République n’ont pour l’heure remis les pendules à l’heure sur cette question ».

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